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Roland Barthes : le plaisir du texte

8/12/2017 | par L'équipe d'iPhilo | dans Classiques iPhilo | 4 commentaires

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NOUVEAUTE/VIDEO : Nous vous proposerons le dernier vendredi de chaque mois des vidéos de philosophes glanées sur le web. Car si l’on connaît leurs noms, parfois leurs pensées, souvent nous manque-t-il leur voix. Retrouvez ainsi le ton et le souffle des philosophes dans leurs propres mots. Et pour commencer, ceux de Roland Barthes, pris dans la fumée de cigarettes.

Nous sommes en 1973. Roland Barthes répond aux questions d’un journaliste à propos de son dernier livre, Le plaisir du texte, qui vient de paraître chez Gallimard. Il y note qu’il est « difficile de proposer une loi générale du plaisir de la lecture ». Car « la notion même de plaisir est assez mal connue. Toute la philosophie occidentale a plus ou moins censuré le concept de plaisir », précise le philosophe et sémiologue. « Les philosophes du plaisir sont extrêmement rares : on peut citer des philosophes ou très anciens ou marginaux comme Epicure ou Sade ou peut-être même comme Diderot. Quand nous parlons de plaisir, nous devons lutter avec une certaine résistance culturelle », affirme-t-il encore.

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Revenant à son livre, Roland Barthes explique : « Je me suis servi d’une opposition, psychanalytique, entre le plaisir et la jouissance. Ce qui est du côté du plaisir, ce sont les textes qui apportent une forme d’euphorie, de confort, qui renforcent son moi. C’est pourquoi le plaisir est tout à fait compatible avec la culture. Il y a incontestablement un plaisir de la culture. La jouissance, c’est quelque chose de beaucoup plus radical, absolu, qui ébranle le sujet, qui le divise, qui le pluralise, qui le dépersonnalise. C’est une expérience de type très différente et qui va très souvent contre la culture en ce sens que les textes de jouissance, très rares et variables selon les sujets, ont la valeur d’expérience-limite et marginale ».

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Commentaires

Passionnante interview ! Il est amusant de constater qu’en 1973 le pape du structuralisme a sérieusement évolué par rapport à ses excès de 1968. Cette année-là, il avait commis un article fameux sur  » La mort de l’auteur « . Les auteurs, expliquait-il, n’écrivent pas , ils sont écrits par quelque chose qui leur est extérieur. Ce qui écrit les livres n’est en fait rien d’autre que l’histoire , la culture, le langage lui-même. Bien sûr , rapidement, ce premier pas – la déconstruction de l’auteur en tant que personne – fut suivi fort logiquement par un autre, tout aussi ébouriffant : Michel Foucault nous annonça la disparition du sujet !
Sur cette plaisante époque, on lira avec intérêt le livre drôlissime du brillant satiriste britannique Malcom Bradbury , intitulé  » Mensonge  » . Livre qui , allez savoir pourquoi , semble n’avoir pas connu un grands succès au sein de l’intelligentsia française de l’époque.

par Philippe Le Corroller - le 8 décembre, 2017


un grand succès, bien sûr.

par Philippe Le Corroller - le 8 décembre, 2017


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