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Socrate : le père de la philosophie

10/09/2016 | par D. Guillon-Legeay | dans Classiques iPhilo | 11 commentaires

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Textes choisis et commentés par Daniel Guillon-Legeay.

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Pour ouvrir notre rubrique « Classiques iPhilo » consacrée aux grandes pages de la philosophie, ma petite voix intérieure (démonique ?) et mon expérience de l’enseignement dans les classes terminales me commandent d’accomplir ce retour à Socrate. Car, d’une certaine façon, tout commence avec lui. Socrate, père de la philosophie ? Historiquement ce n’est pas exact car, avant lui, il y eut d’autres philosophes : Anaximandre, Thalès, Héraclite, Pythagore, Démocrite… On les appelait les « physiologues », car ils se souciaient principalement de comprendre la nature (qui se dit en grec « phusis ») de façon rationnelle, faisant le pari que tout dans la nature obéit à des lois compréhensibles par la raison (le Logos), et non à des volontés surnaturelles ou divines. Socrate introduit quelque chose de neuf en philosophie : il situe l’objet de ses investigations non plus dans les choses naturelles, mais dans les affaires humaines. Mais, au-delà, par sa manière de penser autant que par sa manière de vivre et de mourir, Socrate incarne la conscience philosophique en mouvement et en acte.

L’enquête

En février 399 avant J.C. , à l’âge de soixante-dix ans, Socrate comparaît devant le tribunal démocratique d’Athènes. Il est accusé « de corrompre les jeunes gens, de ne pas respecter les divinités de la Cité et d’introduire de nouvelles divinités »[1]. Dans son plaidoyer rapporté par Platon, l’un de ses plus fervents disciples, Socrate récuse ces accusations et explique à ses juges d’où viennent les calomnies contre lui. Tout a commencé, affirme-t-il, il y a bien des années de cela, avec l’oracle de Delphes. Son ami Khairéphon s’étant rendu à Delphes, au sanctuaire d’Apollon, la pythie lui a déclaré que Socrate était « le plus savant de tous les hommes »[2]. Or, Socrate, simple citoyen athénien, fils d’un artisan sculpteur et d’une sage-femme, ne pense pas être un homme savant. Intrigué, il décide alors de mener son enquête:

« Quand je sus la réponse de l’oracle, je me dis en moi-même : que veut dire le dieu ? Quel sens cachent ses paroles ? Car je sais bien qu’il n’y a en moi aucune sagesse, ni petite ni grande. Que veut-il donc dire, en me déclarant le plus sage des hommes? Car enfin il ne ment point ; un dieu ne saurait mentir. Je fus longtemps dans une extrême perplexité sur le sens de l’oracle, jusqu’à ce qu’enfin, après bien des incertitudes, je pris le parti que vous allez entendre pour connaître l’intention du dieu.

J’allai chez un de nos concitoyens, qui passe pour un des plus sages de la ville ; et j’espérais que là, mieux qu’ailleurs, je pourrais confondre l’oracle, et lui dire : tu as déclaré que je suis le plus sage des hommes, et celui-ci est plus sage que moi. Examinant donc cet homme, dont je n’ai que faire de vous dire le nom – il suffit de savoir que c’était un de nos plus grands politiques – et, m’entretenant avec lui, je trouvai qu’il passait pour sage aux yeux de tout le monde, surtout aux siens, et qu’il ne l’était point. Après cette découverte, je m’efforçai de lui faire voir qu’il n’était nullement ce qu’il croyait être. Et voilà déjà ce qui me rendit odieux à cet homme et à tous ses amis, qui assistaient à notre conversation. Quand je l’eus quitté, je raisonnai ainsi en moi-même : je suis plus sage que cet homme, car il se peut bien que ni lui ni moi ne sachions rien de fort merveilleux ; mais il y a cette différence que lui, il croit savoir, quoiqu’il ne sache rien ; et que moi, si je ne sais rien, je ne crois pas non plus savoir. Il me semble donc qu’en cela du moins je suis un peu plus sage, que je ne crois pas savoir ce que je ne sais point. De là, j’allai chez un autre, qui passait encore pour plus sage que le premier ; je trouvai la même chose, et je me fis là de nouveaux ennemis. Cependant je ne me rebutai point ; je sentais bien quelles haines j’assemblais sur moi ; j’en étais affligé, effrayé même. Malgré cela, je crus que je devais préférer à toutes choses la voix du dieu, et, pour en trouver le véritable sens, aller de porte en porte chez tous ceux qui avaient le plus de réputation. Et je vous jure, Athéniens, car il faut vous dire la vérité, que voici le résultat que me laissèrent mes recherches : ceux qu’on vantait le plus me satisfirent le moins, et ceux dont on n’avait aucune opinion, je les trouvai beaucoup plus près de la sagesse. (… /…) [3]

Ce sont ces recherches, Athéniens, qui ont excité contre moi tant d’inimitiés dangereuses; de là toutes les calomnies répandues sur mon compte, et ma réputation de sage; car tous ceux qui m’entendent croient que je sais toutes les choses sur lesquelles je démasque l’ignorance des autres. Mais, Athéniens, la vérité est qu’Apollon seul est sage, et qu’il a voulu dire seulement, par son oracle, que toute la sagesse humaine n’est pas grand-chose, ou même qu’elle n’est rien; et il est évident que l’oracle ne parle pas ici de moi, mais qu’il s’est servi de mon nom comme d’un exemple, et comme s’il eût dit à tous les hommes : « Le plus sage d’entre vous, c’est celui qui, comme Socrate, reconnaît que sa sagesse n’est rien » [4].

Socrate n’a jamais rien écrit et ne possède aucune doctrine à enseigner. Sur l’agora, au gymnase, partout dans les rues d’Athènes, poussé par le dieu Apollon, Socrate poursuit son enquête auprès des hommes politiques, des poètes et des artisans. Or, à chaque fois, il aboutit au même constat : tous savent des choses, mais tous ignorent l’essentiel. Mais, se demandera-t-on, comment la chose est-elle possible ? Car, enfin, tous ces concitoyens ne sont pas ignorants! Non, certes, ils possèdent des connaissances et des savoir-faire ; mais ils ignorent tout sur l’essence des choses. Qu’est-ce que le courage? La justice? La beauté? La vertu? La piété? La rhétorique? Lorsque Socrate interroge, parmi ses concitoyens, ceux qui sont supposés savoir ces choses car ils en font profession, ils se trouvent incapables de définir les valeurs qui sont supposées régir leur vie. La question « qu’est-ce que ?» est la question philosophique par excellence ; elle implique d’abord de s’abstraire des situations concrètes, et ensuite de s’interroger sur le concept de ce dont on parle, de saisir l’essence des choses : la beauté, la justice, la vérité, le courage, etc. Comment en effet prétendre savoir et agir convenablement tant que l’on n’a pas procédé à un examen rationnel des valeurs au nom desquelles on entend agir? Socrate est sage en cela qu’il ne prétend pas savoir ; être sage, c’est reconnaître qu’on ne sait rien, ou pas grand-chose. Cette prise de conscience de l’ignorance fondamentale n’est pas surfaite ; elle est, au contraire, la condition de possibilité de toute pensée véritable. Au terme de son enquête, Socrate comprend le véritable sens de l’oracle ; mais, entretemps, il s’est fait beaucoup d’ennemis.

La mission

Socrate décide alors de se consacrer entièrement à la philosophie. Il affirme être en cela guidé par son daïmôn. Le terme, en grec, signifie « génie familier», « divinité », et non pas « esprit malin ». On s’est beaucoup interrogé à ce sujet : faut-il considérer cette voix démonique comme l’expression d’une force mystique excédant la raison? Ou plutôt comme celle d’une exigence de la raison, en l’occurrence la manifestation de ce que nous appelons de nos jours, la conscience morale ? La question n’est pas rigoureusement tranchée… Toujours en se conformant au dieu Apollon, Socrate adopte la devise inscrite au fronton du temple de Delphes : Connais-toi toi-même (« Gnôthi seauton »). Cette devise n’invite pas, comme on le croit à tort, à une introspection psychologique ; elle n’invite pas le sujet à s’interroger sur la particularité de son être mais, bien plutôt, à se livrer à un examen moral ; en tant que sujet rationnel et moral, il s’agit de s’interroger, au moyen de concepts universels, de réfléchir sur ce que c’est que la vie bonne. Or, comment y parvenir, sinon en suivant sa conscience ? Pour Socrate la philosophie est avant tout exhortation morale. En quoi consiste donc cette mission ? Socrate l’explique à ses juges :

« Athéniens, je vous honore et je vous aime, mais j’obéirai plutôt à la divinité qu’à vous ; et tant que je respirerai et que j’aurai un peu de force, je ne cesserai de m’appliquer à la philosophie, de vous donner des avertissements et des conseils, et de tenir à tous ceux que je rencontrerai mon langage ordinaire. « Ô mon ami ! Comment, Athénien étant citoyen de la plus grande ville, renommée pour sa sagesse et sa puissance, n’as-tu pas honte de ne penser qu’à amasser des richesses, de la réputation et des honneurs, sans t’occuper de la vérité et de la sagesse, ni du perfectionnement de ton âme? Et si quelqu’un de vous prétend le contraire, et me soutient qu’il s’en occupe, je ne l’en croirai pas sur sa parole, je ne le quitterai point ; mais je l’interrogerai, je l’examinerai, je le confondrai, et si je trouve qu’il ne possède pas la vertu, mais qu’il fait semblant de la posséder, je lui ferai honte de mettre si peu de prix aux choses les plus précieuses, et d’en mettre tant à celles qui n’en ont aucun. Voilà de quelle manière je parlerai à tous ceux que je rencontrerai, jeunes et vieux, concitoyens et étrangers, mais plutôt à vous, Athéniens, parce que vous me touchez de plus près ; et sachez que c’est là ce que la divinité m’ordonne, et je suis persuadé qu’il ne peut y avoir rien de plus avantageux pour l’État que mon zèle à remplir l’ordre de la divinité. Ma seule affaire est d’aller et de venir pour vous persuader, jeunes et vieux, de n’avoir point pour votre corps et pour votre fortune de souci supérieur ou égal à celui que vous devez avoir concernant la façon de rendre votre âme la meilleure possible et de vous dire : « Ce n’est pas des richesses que vient la vertu, mais c’est de la vertu que viennent les richesses, pour les particuliers comme pour l’Etat.»[5].

« Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » demande le poète[6]. Se peut-il qu’ils passent toute leur existence à courir après plus d’avoir (les honneurs, les richesses, la gloire, le confort, le plaisir), sans jamais se soucier de leur être ? Socrate est convaincu qu’« une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue »[7] . C’est pourquoi, en suivant la voix de la divinité, il se consacre à la mission d’amener ses concitoyens à pratiquer la vertu. Il se présente ainsi : « attaché à la Cité par la divinité, comme le serait un taon au flanc d’un cheval de grande taille et de bonne race… et qui aurait besoin d’être réveillé par l’insecte »[8]. La véritable richesse d’un homme – ou d’un État – ne réside pas dans ses possessions matérielles, mais dans la force morale dont il est capable ; ce sont ces dernières qui lui assurent la maîtrise de soi et lui permettent d’affronter le réel. Pour comprendre le sens et les enjeux du texte, deux remarques s’imposent ici : la première porte sur la vertu, la seconde sur la philosophie. Tout d’abord, le terme grec « arétè » signifie « vertu », « excellence », dans un sens qui n’est pas spécifiquement moral. Une bonne terre se doit d’être fertile, une épée tranchante, les pieds du coureur rapides… Et s’agissant de l’homme : « la vertu est ce pour quoi tout homme est fait, et ce qui fait le propre de l’homme en toutes circonstances »[9], à savoir une vie éclairée par l’intelligence, par la raison. Dans cette affaire, la question éthique est inséparable de la dimension politique.

C’est pourquoi on aurait tort de faire de Socrate un moralisateur ; il est bien plutôt un éducateur pour ses concitoyens. Il ne donne pas des conseils et ne prétend pas savoir mieux que les autres – ni à leur place – ce qu’est la vertu, la justice, ou le bien ; il pose des questions, il s’interroge en vue du perfectionnement de l’âme et de la conduite de l’existence. Socrate est, en cela, l’inventeur de la philosophie morale. Ensuite, Socrate défend l’idée que philosopher, c’est prendre soin de son âme, c’est avoir le souci de soi. La philosophie, comme amour du savoir et de la sagesse, nous invite à rechercher le savoir pour vivre mieux, pour s’accomplir humainement. Dans cette affaire, la dimension théorique (le savoir, la connaissance) est inséparable de la dimension pratique (la sagesse, l’action).

La méthode

Socrate n’a aucune doctrine à proposer, mais seulement une méthode appelée la dialectique ou encore la maïeutique. Ces deux termes désignent, en fait, deux aspects de la méthode socratique. La dialectique, ou art du dialogue, désigne l’aspect scientifique. La maïeutique, l’art de faire accoucher les âmes, désigne l’aspect pédagogique ; Socrate prétend s’inspirer ici de sa mère qui était sage-femme (la « maïeutique » est l’art de faire accoucher). Dans l’extrait qui suit, nous voyons Socrate, confronté au sophiste Gorgias, préciser les règles et le but de la dialectique :

« J’imagine, Gorgias, que tu as eu, comme moi, l’expérience d’un grand nombre d’entretiens. Et, au cours de ces entretiens, sans doute auras-tu remarqué la chose suivante : les interlocuteurs ont du mal à définir les sujets dont ils ont commencé de discuter et à conclure leur discussion après s’être l’un et l’autre mutuellement instruits. Au contraire, s’il arrive qu’ils soient en désaccord sur quelque chose, si l’un déclare que l’autre se trompe ou parle d’une façon confuse, ils s’irritent l’un contre l’autre, et chacun d’eux estime que son interlocuteur s’exprime avec mauvaise foi, pour avoir le dernier mot, sans chercher à savoir ce qui est au fond de la discussion. Il arrive même parfois qu’on se sépare de façon lamentable : on s’injurie, on lance les mêmes insultes que l’on reçoit, tant et si bien que les auditeurs s’en veulent d’être venus écouter pareils individus. Te demandes-tu pourquoi je te parle de cela ? Parce que j’ai l’impression que ce que tu viens de dire n’est pas tout à fait cohérent, ni parfaitement accordé avec ce que tu disais d’abord au sujet de la rhétorique. Et puis, j’ai peur de te réfuter, j’ai peur que tu penses que l’ardeur qui m’anime vise, non pas à rendre parfaitement clair le sujet de notre discussion, mais bien à te critiquer ? Alors écoute, si tu es comme moi, j’aurai plaisir à te poser des questions, sinon je renoncerai.

Veux-tu savoir quel type d’homme je suis ? Eh bien, je suis quelqu’un qui est content d’être réfuté, quand ce que je dis est faux, quelqu’un qui a aussi plaisir à réfuter quand ce qu’on me dit n’est pas vrai, mais auquel il ne plaît pas moins d’être réfuté que de réfuter. En fait, j’estime qu’il y a plus grand avantage à être réfuté que de réfuter, dans la mesure où se débarrasser du pire des maux fait plus de bien qu’en délivrer autrui. Parce qu’à mon sens, aucun mal n’est plus grave pour l’homme que de se faire une fausse idée des questions dont nous parlons en ce moment. Donc, si toi, tu m’assures que tu es comme moi, discutons ensemble ; sinon, laissons tomber cette discussion, et brisons-là.« [10]

L’enjeu du dialogue, nous dit Socrate, n’est pas de lutter contre l’autre en vue de triompher de lui, mais de découvrir la vérité avec l’autre. Encore faut-il accepter les règles du dialogue. Or tous ses interlocuteurs ne réagissent pas de la même façon ; certains s’en réjouissent, d’autres s’en exaspèrent. Car Socrate embarrasse les autres, surtout lorsqu’il prétend ne rien savoir! Nous retrouvons ici la fameuse ironie socratique ; est-elle vraie naïveté ou ignorance feinte? Comment, en effet, croire ignorant celui qui pose des questions si pertinentes? Socrate met-il en œuvre une stratégie de double feinte, en prétendant ne pas savoir afin et en concédant à son interlocuteur la position de celui qui sait ? Est-ce pour mieux le déstabiliser ensuite? Les commentateurs se posent encore la question…

Il n’en demeure pas moins que la dialectique produit des effets très puissants sur les interlocuteurs de Socrate. Tout d’abord, comme démarche logique, elle oblige à produire des arguments cohérents, à rechercher des essences, à définir de concepts. Ensuite, elle représente un véritable exercice spirituel pour l’interlocuteur en lui permettant de se libérer de ses fausses croyances (maïeutique). Enfin, elle propose un modèle de vérité dont le premier principe est de n’admettre pour vrai que ce que les interlocuteurs ont clairement reconnu être tel. Ainsi, Socrate n’impose rien. Son interlocuteur accède par son propre effort à la vérité de son discours. Au fil du dialogue, Socrate aide son interlocuteur à passer d’un savoir apparent (croire que l’on sait quelque chose) à une ignorance consciente (découvrir que l’on ne sait pas), puis à un savoir caché (découvrir par et en soi-même une vérité qu’on ignorait). Chacun, s’il veut développer une pensée authentique et personnelle, doit accepter d’accomplir cette conversion philosophique pour lui-même, accepter de remettre ses opinions pour les examiner à fond, pour juger de leur pertinence ou de leur inanité. Le dialogue constitue l’épreuve de la vérité. Pour Socrate, la vérité advient à deux, ou elle n’advient pas.

La fin

Avant de quitter Socrate, rappelons ce qu’il advint de lui au terme du procès. A la demande de ses juges, Socrate refuse de renoncer à la philosophie pour prix de son acquittement ; au contraire, il demande à être nourri au Prytanée (aux frais de l’Etat) en récompense des services rendus à ses concitoyens; sa demande passe pour une provocation. Sur proposition de ses adversaires, Socrate est déclaré coupable et condamné à mort. Au moment de quitter le tribunal, il lance à ses juges: « Il est temps que nous de nous quitter, moi pour mourir, et vous pour vivre. Qui de nous a le meilleur partage? Personne ne le sait, excepté le dieu »[11]. A la demande de ses amis, il refuse de s’évader, par respect pour les lois de la Cité[12]. Socrate accepte donc de boire la ciguë, un mois après son procès.[13]

Par sa personnalité exceptionnelle, par sa vie comme par sa mort, par sa méthode d’enseignement comme par sa conception de la philosophie, Socrate a exercé une influence considérable sur les écoles philosophiques très diverses: Platon, Aristote, les Stoïciens, Epicure, Montaigne, Descartes, Merleau-Ponty, Pierre Hadot, Michel Foucault – et même Nietzsche ! – ne cesseront de le regarder comme un modèle. Plus humblement, nombreux sont les professeurs de philosophie qui, en classe de terminale, continuent de pratiquer le dialogue socratique. C’est avec raison que l’on continue de regarder Socrate comme le père de la philosophie, et aussi comme un modèle pour tous. Un esprit libre.

 

[1] Platon, Apologie de Socrate, 24 b-c, (traduction Victor Cousin).
[2] Platon, Apologie de Socrate, 21 a.
[3] Platon, Apologie de Socrate, 21 b -22 a (traduction Victor Cousin).
[4] Platon, Apologie de Socrate, 22 e -23 b .
[5] Platon, Apologie de Socrate, 29d – 30 b
[6] Louis Aragon, Le roman inachevé, 1956
[7] Platon, Apologie de Socrate, 38 a
[8] Ibid
[9] Francis Wolff, Socrate, PUF, collection Philosophies, Paris, 1985, p.77
[10] Platon, Gorgias, 457d- 458 a, traduction Monique Canto-Sperber, GF, 1987
[11] Platon, Apologie de Socrate, 42 a
[12] Platon, Criton. L’auteur rapporte les arguments de Socrate se refusant à désobéir aux lois de sa Cité.
[13] Platon, Phédon : Derniers moments de Socrate ; il s’interroge sur la question de l’immortalité de l’âme.

 

D. Guillon-Legeay

Professeur agrégé de philosophie, Daniel Guillon-Legeay a enseigné la philosophie en lycée durant vingt-cinq années en lycée. Il tient le blog Chemins de Philosophie. Suivre sur Twitter: @dguillonlegeay

 

 

Commentaires

[…] >>> Découvrez le premier « Classique iPhilo » consacré à Socrate, père de la philosophie. […]

par iPhilo » Découvrez les « Classiques iPhilo » ! - le 10 septembre, 2016


Ce texte est passionnant et lumineux. Je parle à la fois des dialogues de Socrate et du commentaire très pédagogique de Daniel Guilon-Legeay !

par Bernard M. - le 11 septembre, 2016


Personnellement, je pratique régulièrement le dialogue socratique (sans en dévoiler la technique): à chaque fois, mon interlocuteur trouve la « conversation » intéressante….
La technique de ne parler qu’avec des points d’interrogation permet de rester humble et de résoudre beaucoup de problèmes…. (Je suis médecin et mon métier est est un « terrain de jeu » pour la maïeutique)

par Yves Elie - le 11 septembre, 2016


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