De la moralisation de la violence
ANALYSE : La philosophe et islamologue Razika Adnani s’attaque à l’une des plus vieilles questions morales au monde, celle de la violence. Celle-ci appartient intuitivement à la catégorie du mal, mais, dans le même temps, il apparaît impossible d’imaginer un monde sans elle. Que faire ?
Philosophe et islamologue, Razika Adnani est membre du Conseil d’orientation de la Fondation de l’Islam de France, membre du conseil scientifique du Centre d’Étude du Fait Religieux (CCEFR) et présidente fondatrice des Journées Internationales de Philosophie d’Alger. Elle a contribué au séminaire «Laïcité et fondamentalismes» organisés par le Collège des Bernardins. Elle a notamment publié La nécessaire réconciliation (UPblisher, 2014) et Islam : quel problème ? (UPblisher, 2017 & Editions Afrique Orient, 2018).
Malgré les bienfaits que certains philosophes ont essayé de trouver à la violence dans certaines situations, comme Hegel, Max Weber ou encore Saint-Augustin, la violence est par nature immorale et appartient au domaine du mal. Elle est une utilisation abusive de la force qui a comme objectif de provoquer une douleur morale ou physique chez l’autre afin de l’obliger à se soumettre, à accepter ce qu’il ne veut pas admettre.
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Affirmer que la violence est immorale par principe nous place immédiatement devant une problématique complexe : pourquoi a-t-elle toujours accompagné l’existence de l’humanité ? Comment expliquer ce phénomène alors que, dans toutes les cultures et sociétés, l’être humain est représenté comme celui qui est doté d’une faculté appelée conscience morale, dont la fonction est la connaissance de ce qui est bien et de ce qui est mal et l’orientation de son comportement vers le bien ? Pourquoi cette faculté ne l’empêche-t-elle pas de commettre le mal et d’être violent ? La conscience morale est-t-elle démissionnaire devant la violence ou y a-t-il une autre explication ?
La prise de conscience quant au caractère immoral de la violence est présente dans les livres les plus anciens. Pour Cicéron par exemple, il y a deux manières de régler les conflits entre les Etats : la discussion ou la guerre. La discussion est le meilleur moyen. Ce qui laisse comprendre que la guerre est mauvaise, même si parfois, il la considère nécessaire. Il faut cependant attendre l’époque contemporaine pour que cette prise de conscience soit plus forte avec la mise au point du droit de tout être humain au respect, à la sécurité et à la vie. La cruauté des deux guerres mondiales que le XXe siècle a connues a approfondi cette prise de conscience. Elle a déclenché une réflexion sur la violence et le penchant de l’être humain pour elle. Beaucoup ont condamné la violence jugée comme immorale et dangereuse comme Martin Luther King (1929 -1968) pour qui « la violence est aussi inefficace qu’immorale. Elle est inefficace parce qu’elle engendre un cycle infernal conduisant à l’anéantissement général».
Conscience et violence
La violence continue pourtant de faire partie de notre existence même si l’être humain est certainement beaucoup moins violent que ce qu’il était dans le passé. Dans certaines sociétés, il arrive à entretenir des relations de non-violence avec l’autre, ce qui est une preuve d’une certaine maturité émotionnelle et comportementale de l’humanité. Cependant, cette maturité n’est pas homogène. Dans beaucoup d’endroits de ce monde, la violence est une partie intégrante du quotidien des individus. L’expérience montre en outre que le processus de l’évolution de l’humanité n’est pas constant ; certains qu’on croyait entrés dans l’ère de la modernité, qui n’est que l’âge mature de l’humanité, peuvent se montrer capables de comportements de la plus grande violence.
Le paradoxe en est que l’être humain est représenté dans toutes les cultures comme celui qui est doté d’une conscience dont la fonction est d’orienter son comportement vers le bien. Cette conscience qui est le «juge intérieur» de nos actions selon Kant, la «lumière de l’intelligence pour distinguer le bien du mal» chez Confucius et le «juge infaillible du bien et du mal qui rend l’homme semblable à Dieu» chez Jean- Jacques Rousseau. La première explication qui vient à l’esprit de beaucoup de personnes lorsqu’elles sont confrontées à la cruauté de la violence : «Il n’a pas de conscience», en parlant de l’agresseur. Cette phrase signifie que la violence, ou le mal en général, n’existe qu’en absence de la conscience morale. Autrement dit, l’être humain grâce à sa conscience est un être naturellement moral. Si mal il y a, c’est la preuve que sa conscience est absente.
Cette explication n’est pas celle proposée par Annah Arendt qui, après la Deuxième Guerre mondiale, a posé elle aussi la question du mal. Pour elle, c’est «la banalisation du mal» qui pousse l’être humain à commettre les actes les plus atroces et les plus cruels. «La banalisation du mal» ou «la banalisation de la violence», expression qui revient souvent pour expliquer les actions les plus brutales. Banaliser, c’est considérer que l’action ne relève ni du domaine du bien ni de celui du mal ; elle est tout simplement banale, c’est à dire ordinaire. Dans la banalisation de la violence, la conscience n’est pas absente, elle est inactive, démissionnaire ou spectatrice. Si banaliser la violence, c’est cesser de la condamner, cela revient à dire l’accepter et lui permettre d’exister. Or, on n’accepte que ce que l’on considère comme bien. De ce fait, on considère la violence comme bien dès lors qu’on cesse de la condamner. On la juge donc comme morale, autrement dit on la moralise. La banalisation de la violence est une moralisation tacite, non exprimée de celle-ci.
Distinguer fin et moyen
Le concept de la moralisation de la violence renvoie à une situation où l’individu ne condamne pas ou plus la violence, bien au contraire, il la considère comme quelque chose de bien. Autrement dit, il lui attribue une valeur morale qui ne lui appartient pas naturellement. «Quand l’agresseur dit : ‘Quand je suis violent, les gens me respectent, m’écoutent. Sans cette agressivité et cette violence, je me ferais écraser, décimer’, non seulement il ne condamne pas son propre geste, mais encore il le juge de façon positive». Elle est pour lui le bien et même le suprême bien qui lui permet de régler tous ses problèmes et réaliser tous ses désirs. Ainsi, les individus tiennent souvent des discours montrant qu’ils ne détestent pas la violence sauf quand ils la subissent. Dans beaucoup de leurs propos, on retrouve même de l’admiration pour elle ; ils la glorifient et lui attribuent tous les biens : autrement dit, ils la moralisent.
La moralisation de la violence prend une dimension plus universelle avec des concepts mis en place par des philosophes, des religieux, des politiciens. Parmi les plus connus : «la violence légitime» de l’économiste et sociologue allemand Max Weber même si, pour lui, c’est l’État qui détient le monopole de cette violence légitime, «la guerre juste» qu’on retrouve chez les pères de l’Église parmi eux le grand Saint-Augustin et qui deviendra «la guerre sainte» revendiquée par tous ceux qui tuent au nom de Dieu ou qui pensent que le faire est un devoir moral ou encore «la légitime défense» reconnu par beaucoup comme nécessaire dans la pratique de la justice sociale.
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Ces concepts ont tous le même objectif : attribuer à la violence une valeur morale ; elle devient alors juste, sainte, légitime. Ajouter à la violence un attribut moral montre que l’être humain est parfaitement conscient qu’elle est immorale, mais ayant besoin de l’utiliser, il lui cherche des justifications qui lui donnent un caractère moral. Il ne vient pas à l’idée de parler de générosité juste ou légitime. On dit simplement générosité, c’est un terme qui se suffit à lui-même pour être moral, alors qu’on a besoin, pour accepter la violence, de préciser qu’il s’agit d’une «violence légitime» ou d’une «guerre juste».
Ces concepts tirent leur sens du principe de «la fin justifie le moyen» signifiant que le moyen est immoral, mais que la conscience l’accepte seulement pour réaliser une finalité morale. C’est ainsi que Saint-Augustin présente la guerre juste qui a comme objectif selon lui d’instaurer la paix et de châtier les méchants. Ce principe non seulement ajoute à la violence un attribut moral, mais aussi comporte un risque, celui de voir la violence s’approprier la valeur morale de la fin et devenir en elle-même une valeur morale. Elle se suffit ainsi à elle-même pour se présenter comme bien sans avoir besoin du soutien d’un attribut. À ce moment-là, ce n’est plus la violence juste ou sainte qui est morale, mais la violence tout court.
Pourquoi moraliser la violence ?
Pourquoi ce besoin pour la présenter comme bien et l’acte violent comme moral ? Cela peut s’expliquer par deux raisons : la première parce que l’être humain peine à renoncer à la violence. En forçant l’adhésion de l’autre, elle lui permet de réaliser ses désirs et ses objectifs. La seconde, parce que la prise de conscience de l’être humain de l’immoralité de la violence le met devant un problème. Comment recourir à la violence sans subir les remontrances de sa conscience qui surveille ses comportements avant et après l’action ? C’est donc pour commettre le mal et être en même temps tranquille vis-à-vis de sa conscience que l’être humain moralise la violence afin que non seulement elle ne réagisse pas devant son acte, mais aussi l’approuve. Ainsi, beaucoup d’actes de violences s’inscrivent dans ce processus de moralisation. Cette conscience jugeant la violence comme morale, alors qu’elle est naturellement immorale, s’est laissée corrompre. Dans cette situation, c’est tout le système du bien et du mal qui est perturbé et menacé ; quand la violence est moralisée, rien ne l’arrête et rien ne nous empêche de recourir à ses services.
Le principe de l’immoralité de la violence pose une autre question. Comment faire lorsqu’on se retrouve dans une situation où seule la violence permet de sauver sa vie ? Comment faire si on marche dans la rue et subitement un homme surgit devant nous avec une arme, ne faut-il pas se défendre ? Ne pas le faire n’est-il pas en lui-même immoral ? En effet, dans certaines situations, la violence peut se présenter comme le seul moyen de contrecarrer un danger. Dans ce cas, il est indispensable que la conscience continue de la considérer comme une action hideuse et de l’exclure de la moralité. Il est nécessaire d’empêcher sa transmutation d’un acte mal en un acte bien. Pour que la violence ne s’approprie jamais la valeur morale et pour éviter toute dérive de la conscience morale, la dénoncer doit être un principe en lui-même. Ainsi, quand une personne tend la main pour voler une pomme, car si elle ne le fait pas à ce moment-là sa vie est en danger, elle doit préserver toute la lucidité de sa conscience en jugeant le vol comme un acte immoral et condamnable.
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Autrement dit, bien qu’elle soit utilisée pour une finalité morale, en tant que moyen la violence doit continuer à être jugée comme mal ; cette distinction entre la fin et le moyen est impérative pour éviter que la violence ne s’attribue la valeur morale de la fin. Si pour des raisons de grand bouleversement social ou de grandes difficultés économiques ou politiques cela arrive à un peuple, le rôle de l’État est d’entamer un travail éducatif qui rende à la violence son caractère naturel : l’immoralité afin de rompre son fil conducteur et la transmission de «la violence moralisée». Éduquer, c’est inculquer aux hommes et aux femmes les valeurs qui leur permettent de vivre paisiblement en société ; considérer que la violence est immorale quelles que soient les situations est l’une des plus importante. Cependant, il est plus souhaitable pour la société d’éviter que ses individus se trouvent dans ces situations qui font qu’ils ne voient que la violence comme moyen pour faire valoir leurs droits.
Philosophe et islamologue, Razika Adnani est membre du Conseil d’orientation de la Fondation de l’Islam de France, membre du conseil scientifique du Centre d’Étude du Fait Religieux (CCEFR) et présidente fondatrice des Journées Internationales de Philosophie d’Alger. Elle a contribué au séminaire «Laïcité et fondamentalismes» organisés par le Collège des Bernardins. Elle a notamment publié La nécessaire réconciliation (UPblisher, 2014) et Islam : quel problème ? (UPblisher, 2017 & Editions Afrique Orient, 2018).
Commentaires
Difficile, me semble-t-il , de parler de la violence sans invoquer l’oeuvre de René Girard et sa théorie de la rivalité mimétique entre les hommes, tension dont ils ne sortent qu’en désignant un bouc émissaire, un coupable dont le meurtre ramènera la paix au sein du groupe. Les Gilets jaunes qui , sur l’un de leurs rond-points, ont » guillotiné un mannequin représentant le Président seraient étonnés d’apprendre qu’ils reproduisaient là – de manière symbolique – les rites sacrificiels des premières sociétés. Lesquelles procédaient en réalité à des sacrifices humains. C’est le christianisme qui permettra ensuite à l’humanité de sortir de cette violence , en renversant complètement la situation, en révélant une vérité proprement insoutenable : la victime était innocente. On peut comprendre que cette religion ait eu un certain succès, non ?
par Philippe Le Corroller - le 3 février, 2019
J’approuve le commentaire de M. Le Corroller, qui permet de comprendre pourquoi le climat actuel en Occident, si… hostile à la religion chrétienne, voit resurgir les attitudes qui avaient cours au moment où la deuxième guerre mondiale a provoqué la mort de tant de personnes, juives et chrétiennes, dans le rejet de cet héritage.
Il y a une grande inconséquence à appeler de ses voeux la disparition de toute violence DANS l’HOMME, lui-même, me semble-t-il, plantée au plus intime de lui-même, ET ELLE-MEME, PENDANT QU’ON Y EST…
Je ne peux que m’étonner de la dernière phrase : « il est plus souhaitable pour LA SOCIETE d’éviter que ses individus se trouvent… »
C’est donc quoi, la société ? Qu’y a t-il derrière ce mot, pour cet auteur ?
Et il y a un problème de taille avec cette question de la violence : QUI est autorisé à dire CE QU’est la violence/une violence ?
Au Royaume Uni, en ce moment, il est possible d’être attaqué en justice pour « violence verbale ».
Quand « on » (c’est qui, « on » ?…) commence à épingler la violence, « on » n’en finit pas d’élargir la catégorie de ce qui est perçu comme « violent ».
A ce que je vois en ce moment, c’est un processus… sans fin. Ou plutôt… comment cet élargissement continu de la catégorie « violence » pourra s’arrêter ?
Avec la fin de la « guerre » ? Mais… quelle « guerre », maintenant qu' »on » parle de « guerre économique », etc, etc ?
Il me semble entrevoir la « fin » ? de ce projet politique ? sociétal ? dans la paix… DU CIMETIERE, car plus rien, ni personne bougera.
C’est fou combien les « très bonnes intentions » nous mènent… au désert.
par Debra - le 4 février, 2019
ne vaudrait=il pas tout simplement bannir de nos discours la dichotomie manichéenne et morale du bien et du mal.
Le « mal » dont la violence autant que le « bien » dont la compassion sont autant l’un que l’autre partie intégrante de la nature humaine.
La violence est un fait (un état, une condition) anthropologique indiscutable.
Nier ce fait est anthropologiquement faire acte d’obscurantisme et ne permet pas d’aborder la question de la légitimité de son usage puisque ce qui est « mal » est à exclure d’office et ce qui est « bien » est à adopter d’office.
Lorsqu’on adopte une position morale ont quitte celle du philosophe ou du scientifique.
En démocratie l’usage de la violence n’est légitime qu’en cas de « légitime défense » et pour autant que cet usage soit sans alternative, indispensable et proportionné au risque auquel on est exposé.
Dans ce cadre le débat devrait porter non sur la légitimité mais sur les conditions de son usage et sur la notion de sa proportionnalité.
Un autre débat devrait porter sur l’équivalence des violences tels, par exemples violences physique/violence morale, puissance physique/puissance armée…
Ces débats ont un caractère juridique mais aussi philosophique ou encore physiologique et cognitif…
par Olivier MONTULET - le 4 février, 2019
Cet article ne traite que de la violence « physique », celle qui blesse le corps ou le tue, ainsi que celle qui détruit les biens ou propriétés d’autrui. L’erreur est de l’inscrire sur le plan de la conscience et du jugement appuyé sur une « morale » immanente. Examinons la plutôt comme le font les éthologues ou comme les physiologistes en ne nous distinguant pas du monde vivant et plus précisément du monde animal. Notre cerveau est régulé hors de toute rationalité par des flots d’hormones déclenchés par des situations relativement restreintes : la sexualité et la transmission de nos gènes, la faim et la préservation de notre intégrité physique. Ceci n’est sans doute pas exhaustif mais suffisant comme canevas explicatif de beaucoup de nos actions qui peuvent paraître rationnellement réfléchies ou accomplies. Explication des : « j’ai perdu la tête » , » plus maître de soi », » effet de foule » . D’autre part que font tous les hommes de pouvoir ( dictatorial, politique, religieux ) lorsqu’ils veulent obtenir l’adhésion des peuples à la solution guerrière si ce n’est de jouer sur la peur individuelle de l’autre et d’exalter le sentiment de puissance dans la protection qu’offre la multitude ? L’avidité et l’égoïsme ( jugement moraux ) l’individualisme ou la constitution de certains types de sociétés développées peuvent trouver la aussi dans ce canevas leur origine, ainsi que l’apparition des hommes de pouvoir,des dictateurs, des gourous, des prophètes,des chefs, des leaders ou à contrario les voleurs, les casseurs, les révolutionnaires, les marginaux, les assassins…Restent les actes dits pervers (souvent sexuels et ou à connotation sado-masochiste ) jugés à l’aune de la « morale » alors qu’ils devraient être prioritairement analysés comme un dérèglement physiologique occultant toute conscience rationnelle et jugement moral, ce qui n’empêche pas de les mettre hors d’état de nuire et sous haute surveillance en l’absence de traitement sûr de leur état « anormal ».
Enfin pour clore cet avis il ne faudrait jamais oublier que tout homme ( et femme) a d’abord été un bébé…
par Gerard Abate - le 4 février, 2019
En matière de violence politique, l’actualité est particulièrement riche. Tous ces gens n’ayant que leur haine de Macron comme programme se rendent-ils compte à quel point ils sont contre-productifs ? Tout démocrate sincère rejetant viscéralement la mécanique archaïque du bouc-émissaire, si bien analysée par René Girard , on est plutôt tenté de modérer les critiques que l’on fait dans son for intérieur à l’égard du Président de la République ! Et plus les pavés volent contre les forces de l’ordre, plus l’on se raidit dans son souci du respect des règles de la démocratie. Continuez, camarades, et merci pour votre aide au pouvoir légalement élu !
par Philippe Le Corroller - le 6 février, 2019
*Hannah Arendt
par Karl - le 6 février, 2019
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