Jean-Sébastien Philippart
Agrégé de philosophie, Jean-Sébastien Philippart est conférencier à l'Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc de Bruxelles.
ANALYSE : L'art d'enseigner s'est mué en une «science» d'éduquer, au fil des tendances de la psychologie et de la sociologie, le «pédagogisme» ayant radicalement redéfini tant l'objet du savoir que les figures du maître et de l'élève.
Note dépassionnée sur le « burkini »
TRIBUNE : Croire que le corps féminin cause, par essence, l’agressivité masculine constitue effectivement la négation de toute sociabilité.
Attentats : La cigarette du condamné
ANALYSE : Alors qu'une condamnation peut encore tendre respectueusement une cigarette à son prisonnier, la barbarie islamiste s'est résolue à rendre le monde inhabitable en ne jugeant pas nécessaire de jeter un œil sur ses victimes.
Pourquoi la Une de Charlie Hebdo n’est pas éthiquement condamnable
TRIBUNE : Jean-Sébastien Philippart défend la Une polémique de Charlie Hebdo, qui n'atteint pas moralement la dignité des personnes trisomiques.
Crise des migrants : et si on relisait Kant ?
TRIBUNE : des milliers de migrants ou de réfugiés viennent s’échouer sur les rivages d’un continent qui les attire, au péril de leur vie, comme par la puissance d’un rêve tandis que le continent lui-même, en panne d’imagination, ne rêve plus.
FN à la Sainte-Baume : une table ronde n’est-elle que le cercle de l’entre-soi ?
TRIBUNE : L'invitation d’une députée FN à une table ronde des universités d'été de la Sainte-Baume, organisée par le diocèse de Fréjus-Toulon, n’a cessé de jeter le trouble en cette fin de saison dans les milieux chrétiens.
Les paradoxes démocratiques face au génocide arménien
TRIBUNE : Vendredi 29 mai, coup de théâtre dans le petit royaume de Belgique : le Centre Démocratique Humaniste excluait sa députée Mahinur Özdemir parce qu’elle refusait de reconnaître le génocide arménien. Jean-Sébastien Philippart analyse cette décision.
ANALYSE : Depuis le 19 avril, le linceul qui aurait enveloppé le corps du Christ, appelé improprement le « saint Suaire », est exposé dans la cathédrale de Turin et visible pendant deux mois. Un million de personnes ont déjà réservé leur place. Que faut-il y voir ?
GPA ou PMA : ne sacraliser ni les techniques ni la famille
ANALYSE : Jean-Sébastien Philippart cherche à sortir de l’opposition entre les tenants d’un traditionalisme se réclamant de l’Église catholique et ceux d’un progressisme sociétal soutenu par la prolifération des techniques en matière de procréation.
De l’autorité à l’École
ANALYSE : Mesurer l’ampleur de la crise de l'École consisterait à comprendre qu’il y va de son sens même, ruiné par une vision pédagogiste qui a réduit le savoir à l’acquisition de compétences. Si l’autorité constitue la condition de l’éducation, elle devrait être en effet, au premier chef, l’autorité d’un savoir qui précède infiniment l’élève et dont devrait témoigner l’enseignant.
Pourquoi Dieudonné ne nous fait pas rire
TRIBUNE : L'(ex)humoriste est l'illustration d'un nouvel antisémitisme qui s'allie aux théories complotistes pour jouer de la mauvaise foi : ils seraient victimes du système et des mains qui le tiennent. Pour Jean-Sébastien Philippart, l'argument ne tient pas : Dieudonné est antisémite et ne fait pas rire !
Union nationale : penser sous le coup de l’événement
TRIBUNE : Sous le coup de l’événement, la sagesse exhorte un peu partout à ne pas céder à l’émotion. Mais dès l’instant où surgit l’émotion, on y a d’ores et déjà cédé. L’émotion, c’est tout le poids incommensurable de la fatalité événementielle qui hurle en nous et auquel nous ne pouvons pas nous soustraire.
Quand le progressisme sert de justification à l’exclusion
TRIBUNE : Le discours postmoderne, en tant que rhétorique contre-institutionnelle, n’en demeure donc pas moins une institution mais une institution désormais fatiguée d’elle-même. À force de ressasser l’impossibilité de penser le « réel », ses membres engourdis forcent le trait de la répétition et la grossière caricature qui se dégage alors du vide ne prête plus qu’au sourire, au mépris ou encore à la mélancolie chez ceux qui avaient cru y voir, il y a quelques temps déjà, entre les lignes des prédécesseurs, les germes d’un renouveau philosophique. Ne s’est contractée que la mauvaise habitude de déconstruire au lieu d’analyser.
Pourquoi le djihadisme peut-il recruter dans nos démocraties libérales ?
En rendant responsables nos démocraties libérales de détruire leur jeunesse à coups de matérialisme débridé et déboussolé, on relativise l’horreur pratiquée par une barbarie dont on ne préfère pas mesurer l’ampleur. La radicalité du djihadisme n’est compréhensible qu’au regard de l'indétermination propre à la démocratie.