Catherine Kintzler
Catherine Kintzler est une philosophe française, spécialiste d'esthétique et de la laïcité, née en 1947. Docteur et agrégée en philosophie, elle est professeur émérite de l'Université Lille III et vice-présidente de la Société française de philosophie. Elle est notamment l'auteur de Qu'est-ce que la laïcité ? (Vrin, 2007). Nous vous conseillons son excellente revue numérique Mezetulle, partenaire éditorial d'iPhilo.
ANALYSE : Alors que la référence à l’entreprise envahit la pensée politique et lui impose son lexique – on parle de gouvernance, de rentabilité, et même de productivité et de compétitivité comme si le but d’une association politique était de fabriquer des produits pour les mettre sur un marché -, il n’est pas mauvais de […]
Du respect érigé en principe
CONFERENCE : L’accusation de blasphème n’a disparu : elle a changé de nature en opérant un retournement victimaire. Ce n’est plus Dieu ou ses prophètes qui sont prétendument offensés, mais les croyants eux-mêmes dans leur sensibilité.
Sortir du manichéisme, des roses et du chocolat
RECENSION : Dans son livre Sortir du manichéisme. Des roses et du chocolat, Martine Storti s’en prend aux «oppositions paresseuses» qui tiennent trop souvent lieu de pensée sur les questions dites «d’identité» et propose une analyse – qui est aussi une mise à plat – de leur profonde complicité.
Descartes : la bigoterie et le fanatisme
CLASSIQUES : dans un article des Passions de l’âme (1649) dont l’écriture ne cesse de monter en puissance jusqu’à une sorte d’explosion finale, Descartes caractérise, en quelques lignes, le fanatisme religieux.
Rousseau : le Contrat social avec perte et fracas
ANALYSE : Rousseau lâche une bombe dans un environnement intellectuel – à savoir la théorie classique du contrat – qui n’a rien de nouveau et dans lequel il s’installe insolemment pour le détourner, le pervertir.
L’alphabet, machine libératrice
ANALYSE : L’alphabet est probablement la découverte la plus puissante jamais inventée pour libérer les esprits. Il déploie cette puissance parce qu’il abandonne l’ambition de représenter les pensées.
La Laïcité, défi du XXIe siècle
RECENSION : pour Catherine Kintzler, le dernier ouvrage de Gérard Delfau consacré à la laïcité et écrit avant les massacres de novembre 2015, permet de voir plus justement les défis à venir.
ANALYSE : Si l’imitation comme réglage superficiel sur l’extérieur peut correspondre à une perte de soi, en revanche, pourvu qu’on le prenne au sérieux, le moment d’extériorité peut être compris comme une épreuve permettant de se constituer comme intériorité en se donnant une règle, en s’interrogeant sur la vérité même des choses, enfin en se constituant comme force autonome et en donnant à la pensée la forme sensible sans laquelle elle ne pourrait sans doute pas se saisir elle-même.
Le paradoxe du prochain et le paradoxe du citoyen
ANALYSE : Pour penser la cité, il importe de distinguer entre lien social et lien politique. Le citoyen ne se pense pas en termes de proximité, et c’est précisément parce qu’il est pensé en termes d’éloignement qu’il s’agit d’un concept concret et efficace.
Mythes antirépublicains, laïcité et communautarisme
Le personnage du républicain « laïcard franchouillard » est un grand classique du roman antirépublicain. Ce mythe n'a aucun fondement conceptuel, mais il s'incarne dans une caricature et donne naissance à des fantasmes dont les effets sont bien réels. Le franchouillard et le multiculturaliste se confortent l'un l'autre en construisant de toutes pièces leur objet fantasmatique commun que les uns révèrent et que les autres abhorrent.
Les créationnismes contre la liberté
Bien au-delà de l'anti-évolutionnisme qui campe sur le récit de la création tel qu'il apparaît dans la Genèse, le créationnisme est polymorphe et ne prend pas si simplement, comme on le croit trop souvent, la science directement pour cible.
Garder « une petite place pour le dessert » ? Cuisine ou pâtisserie ?
J'entre dans la cuisine et bien que dans mon entourage on réclame et on apprécie un gâteau, ça m'ennuie vraiment de m'y mettre. Que de temps perdu (car il faut, chose sérieuse, faire le repas), que de vaisselle encombrante, que de poids et mesures sourcilleux, que de saupoudrages blanchâtres qui s'envolent dans la pièce, que de regards impuissants jetés par le hublot d'un four impitoyable, que d'ingrédients régressifs - sucres, farines, lait, semoules, crèmes, coulis et autres suavités aux coloris infantiles. Que d'œufs que d'œufs que d'œufs ! Et quand vient le moment de manger, la perversité et la puissance destructrice de ce qui se présente ingénument dans l'assiette, insaisissable sauf sous peine de démolition et de déroute par coulées et autres glissements de terrain, méritent l'admiration.
Égalité, compétition et perfectibilité : Faut-il lutter contre toute forme d’inégalité ?
La devise républicaine « Liberté-Egalité-Fraternité » place l'égalité en son centre, mais aussi en seconde position dans une séquence sur laquelle il est intéressant de s'interroger.