Jacques Sapir
Jacques Sapir est un économiste français, aussi auteur d'ouvrages d'histoire militaire et de théorie politique. Docteur en économie et diplômé de Sciences Po Paris, il est directeur d'études à l'EHESS, directeur du Centre d'études des modes d'industrialisation (CEMI) et a récemment été élu membre de l'Académie des Sciences de Moscou. Connu du grand public pour son rejet de la monnaie unique, il a notamment publié : La Démondialisation (Le Seuil, 2011) ; Faut-il sortir de l'Euro ? (Le Seuil, 2012) et dernièrement Souveraineté, démocratie, laïcité (Michalon, 2012).
ANALYSE : Question épistémologique par excellence, celle de la scientificité d’une discipline prend une dimension particulière avec l’économie, tant son poids dans la société humaine et parmi ses dirigeants est lourd. Jacques Sapir part du consensus méthodologique inquiétant qui existe dans la recherche pour remonter à Karl Popper, dont le « falsificationnisme » est largement inopérant quand […]
La loi contre le légalisme : quand le droit tue la politique
ANALYSE : Face au terrorisme, la question de l'Etat de droit attire l'attention des médias. Jacques Sapir critique une tendance légaliste qui consiste à confondre légalité et légitimité des normes juridiques.
USA, Europe, Russie : monde multipolaire et démocratie souveraine
ANALYSE : avec la fin de l'hégémonie américaine, on assiste à l'avènement d'un monde multipolaire, où les règles de droit internationales doivent être repensées, ainsi que la notion de souveraineté pour la démocratie puisse se déployer proprement.
De la « Democrannie »
ANALYSE : nous ne sommes plus en démocratie, ou seulement sur la forme. Naît un régime hybride, la democrannie, qui mélange démocratie et tyrannie. Une tyrannie cachée, mais néanmoins bien réelle.
Centralité de la Souveraineté
BONNES FEUILLES : Nous vivons un moment souverainiste. Dans l’agora, le souverainisme fait débat. C’est une question qui dérange, et à juste titre. Car la souveraineté est ce spectre qui hante notre monde ; elle est ce qui fait clivage.
Souveraineté ou barbarie ?
ANALYSE : La société française se défait. De ce constat terrible on peut tirer l’origine de la multiplication des revendications identitaires qui nous fait régresser du « nous » au « je ». Ce processus n’est possible que parce que l’Etat-Nation, cette vieille construction sociale, se défait elle aussi.
Crise de la démocratie et souveraineté
TRIBUNE : La France souffre aujourd’hui d’un déficit démocratique profond. On peut mesurer dans la montée de l’abstention lors des divers scrutin depuis près de vingt ans. La Nation n’étant plus souveraine, le peuple ne peut plus exercer cette souveraineté. La démocratie alors s’étiole, et progressivement disparaît.
ANALYSE : Il n’est pas de représentation plus perverse que celle des “lendemains qui chantent”, que ceux-ci soient le socialisme ou le marché généralisé. Le passé est alors entièrement soumis à une vision normative du futur, à laquelle il ne sert que de justification, positive ou négative. Car, en réalité, du passé on ne peut faire table rase …
Rejeter le libéralisme ?
ANALYSE : Le libéralisme est devenu une idéologie qui nie ses propres principes et en particulier le libre développement du plus grand nombre. C’est à l’évidence le cas du neo-libéralisme qui prône la liberté complète des capitaux et des marchés financiers, mais aussi le libre-échange intégral.
Gauche, droite et souveraineté
La souveraineté ne se décline pas, si l’on suit Jean Bodin, en une souveraineté « de droite » ou « de gauche ». Rappelons ses formules : c’est la souveraineté de la Nation dont il s’agit. Cette Nation peut s’incarner dans un homme ou dans un groupe d’hommes ; elle peut être représentée aussi bien par un Prince que par le Peuple.