ANALYSE : Clausewitz a réussi à banaliser la barbarie alors qu’il visait l’inverse. Brûler Clausewitz ? Certes non, mais au contraire le connaître pour en définir les limites.
Anne Finch : femme philosophe et grande oubliée !
TRIBUNE : pour la Journée de la femme, Laurence Vanin propose de faire sortir de l'oubli une femme philosophe du 17e siècle et plus largement de retrouver dans l'histoire de la philosophie l'importance des figures féminines.
Sagesse et résignation
BONNES FEUILLES : la résignation qui a si mauvaise presse est-elle un mauvais affect pour atteindre la sagesse ? N'y-a-t-il pas au contraire dans une forme d'acceptation libre quelque chose de la sophia ?
Michel Onfray : pour le portrait d’un philosophe en poète
BONNES FEUILLES : On connait bien Michel Onfray, l’homme de médias, passionné de politique, capable d’évoquer la vie sexuelle des anguilles, entre deux commentaires sur le capitalisme néolibéral. Mais connaît-on le poète ?
Rousseau : de la perfectibilité à l’inégalité parmi les hommes
ANALYSE : La critique de Rousseau résonne d’une étrange actualité, si l’on songe que la fortune des quatre-vingt-cinq plus riches milliardaires équivaut à celle de la moitié de l’humanité.
Umberto Eco : morceaux choisis
HOMMAGE : pour la mort d'Umberto Eco, nous publions deux extraits de son ouvrage Cinq questions de morale publié en 2000 chez Grasset
Bachelard aujourd’hui ?
ANALYSE : Pourquoi Bachelard aujourd'hui, finalement ? Parce qu'il nous permet d'entrer dans notre propre temps de manière intelligente, avec notre raison, notre imagination, notre corps.
TRIBUNE : à la lecture du philosophe Jean-Marie Guyau, le philosophe Laurent Muller se demande si la solution à notre inquiétude de l’avenir ne passerait pas d’abord par la morale, une morale vivante et vivifiante, personnelle et antidogmatique – et non pas la politique, génératrice intarissable de déceptions.
Rousseau, fondateur de l’ethnologie ?
ANALYSE : L'oeuvre de Rousseau manifeste le souci prépondérant d'élucider la question du mal. Rousseau serait-il le fondateur des sciences de l'homme ?
De quoi André Glucksmann est-il le nom ?
HOMMAGE : Un philosophe essentiel pour notre génération vient de tirer sa révérence. Rappeler les grandes étapes de l’itinéraire d’André Glucksmann relève sans doute d’un devoir de mémoire, mais aussi du bilan d’un moment charnière de notre histoire.
René Girard : le miroir et le masque
HOMMAGE : Pour éclairer cette confusion entre culture et violence dans le brouhaha de l’histoire humaine, René Girard, le penseur du mimétisme, manquera à beaucoup.
La dé-moralisation et la démoralisation
TRIBUNE : Le sujet est démoralisé parce qu’il ne voit dans le réel aucun motif d’espoir, et il ne voit dans le réel aucun motif d’espoir parce qu’il est démoralisé.
Les trois combats d’un Parfait cathare : Georges Canguilhem
TRIBUNE : Robert Redeker livre ses réflexions sur les combats de la vie de Georges Canguilhem, entres autres la Résistance, ses engagements politiques, l'enseignement de la philosophie et ses travaux sur la biologie.
Au-delà du progressisme ?
TRIBUNE : La civilisation occidentale si longtemps dominante a imposé les cadres de son finalisme au reste de la planète, et l’on doit se demander si ce que Robert Redeker nomme « définalisation » peut prendre une autre tournure que l’effondrement tragique que Nietzsche baptisa du nom de « nihilisme ».
TRIBUNE : En portant au pinacle la sécurité et la propriété, les soixante-huitards deviennent des conservateurs light. On constate chez eux un impressionnant immobilisme politique, une inquiétante atonie intellectuelle et une indéniable décadence morale.
Onfray, ce pelé, ce galeux, ce Phénix matérialiste
TRIBUNE : Tout Onfray se déploie dans Cosmos : l’homme et sa pensée. Loin des postmodernes ou de la French Theory, des penseurs germanolâtres et germanopratins, Michel Onfray est ce qu’on appelait au XVIIIème siècle, dans une acception typiquement française, « un philosophe ». Préférant la campagne aux villes, il souhaite philosopher « hors des clous ».
A l’attention de nos lecteurs
BREVE : Vous l'avez peut-être remarqué, mais le site iPhilo a été indisponible pendant quelques jours. Nos serveurs ont été attaqués par un flibustier 2.0 qui souhaitait visiblement les utiliser pour son propre compte. L'attaque, très sévère, a conduit à l'arrêt de nos serveurs ; il nous a fallu en changer en toute urgence.
La cause des animaux, pour un destin commun
RECENSION : Le titre du dernier livre de Florence Burgat est assez éloquent : « La cause des animaux, pour un destin commun » implique bien l’idée de prises de position, de luttes afin de partager l’existence des êtres sensibles et de parvenir à vivre ensemble.
La raison des normes. Essai sur Kant
ANALYSE : Le philosophe Jean-François Kervégan nous présente son dernier ouvrage, consacré à la pensée de Kant, au présent, pour éclairer notre rapport aux normes et à la normativité.
Un dispositif de pouvoir foucaldien emblématique : le supermarché
ANALYSE : Avec les nombreuses micro-influences mises en œuvre par le supermarché à notre insu, on me fait voir et on me cache, on me regarde sans être vu, on régule les discours auxquels je puis avoir accès et que je pourrais tenir, et on met à contribution mon corps : l'individu est aliéné par le dispositif de pouvoir qu'il fréquente.
L’attention permanente du philosophe au quotidien
ANALYSE : On trouve dans les différents textes stoïciens un souci très précieux du quotidien, qui permet, dès la première lecture, de mettre en pratique les conseils que l’on y trouve. Epictète rappelle sans cesse la nécessité de mettre en pratique les principes stoïciens, comme je l’ai rappelé dans la première partie de cet article.
Machiavel : la forêt et l’arbre ou le creuset florentin
TRIBUNE : Machiavel déroute, Machiavel saisit son lecteur, l’intrigue et le désarçonne comme s’il s’agissait d’un homme et d’une oeuvre uniques, déplacés. Un homme et une oeuvre que l’on pourrait croire, donc, sans lieu et sans ancrage. Le Prince, qu’il appelait son “opuscule”, et les Discours sur la première Décade de Tite live ont donné à Machiavel une place de choix dans la vieille histoire de la pensée politique mais, du même coup, sa florentinité tend souvent à s’effacer devant l’universalité conférée à son oeuvre.
Education : faire attention à l’attention
TRIBUNE : Comment donc « faire attention » à l’attention ? La question peut paraître circulaire, puisqu’on y utilise l’acte même d’attention pour accéder à ce qu’on cherche à identifier : l’attention. Justement, c’est ce que la circularité révèle : l’attention n’est pas un contenu de connaissance ou d’action, un état, un acte ou une activité, mais la modalité (par principe multiple) de ces activités.
La nécessaire mise en pratique de la philosophie
ANALYSE : Le philosophe Maël Goarzin s'interroge sur le succès de la philosophie antique aujourd'hui. Pourquoi magazines et vulgarisateurs s'emparent-ils des Stoïciens et des Épicuriens ? Peut-être parce que la philosophie antique était fondamentalement pratique.
Le préjugé de tous les préjugés
BONNES FEUILLES : Nous n’avons pas des yeux pour voir, mais nous voyons parce que nous avons des yeux. Le préjugé finalise inverse l’ordre naturel des choses et prend toujours l’effet pour la cause. Mais, ce qui fait que ce préjugé nécessite qu’on lui accorde autant d’important et que l’on dépense autant d’énergie pour le combattre, c’est qu’il est à l’origine de tous les autres.
La philosophie au coeur de notre vie
Pour expliquer brièvement – en une phrase - en quoi consiste la philosophie à des non spécialistes, je choisirais, entre toutes les options possibles, celle-ci de Montaigne : « Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies ».
Connaître. Questions d’épistémologie contemporaine
Nous publions les bonnes feuilles du livre "Connaître. Questions d'épistémologie contemporaine" qui vient d'être publié aux éditions d'Ithaque, sous la direction Jean-Marie Chevalier et Benoit Gaultier, maîtres de conférences au Collège de France.
La présence des exercices spirituels dans l’espace contemporain
Il faut accepter ou sublimer le quotidien. Il n’y a pas d’alternative et dans les deux cas, ce n’est pas se laisser aller à une vie de « désespoir tranquille » comme peut le condamner Cavell. C’est au contraire se confronter, se battre pour mieux vivre, pour accepter ce quotidien qui nous apporte chaque jour son lot de difficultés. Ou pour le réenchanter en l’inventant, en le créant, en faisant de celui-ci une œuvre d’art.
La philosophie comme un roman. Nouveau dialogue avec Socrate !
Dans "La philosophie comme un roman", LHL interviewe les philosophes, de Socrate à Hannah Arendt. En voici un exemple, avec Socrate ! Propos "recueillis" par Laurence Hansen-Löve.
Pascal : la comédie du pouvoir et de la vie sociale
Pascal propose cette thèse: “On n’aime donc jamais personne, mais seulement des qualités“. Pascal ne dit pas que l’on ne peut aimer autrui. Il dit seulement que l’on ne peut jamais aimer autrui pour lui-même (son “moi” est inaccessible), mais seulement pour ses qualités (qui sont périssables).
Pascal : enquête sur le moi.
A mesure que Pascal progresse dans son analyse, les certitudes concernant le moi s’affaissent les unes après les autres. L’analyse s’aventure dans une direction inattendue : qui aime-t-on vraiment lorsque nous aimons ? En quelques lignes, Pascal nous entraine dans un abîme de perplexité et nous pose cette question : le moi est-il réalité ou illusion ?
L’Encyclopédie aujourd’hui
Échec de l’Encyclopédie, oui, mais pas au sens où il y aurait eu un défaut de conception ou de réalisation. L’échec tient à son caractère utopique. Mais nous voyons, en revenant sur cet ouvrage, que cette utopie est productive : elle aide à formuler des exigences, à mesurer des écarts entre l’idéal et le réel et elle donne envie de reprendre le problème à nouveaux frais, dans des conditions autres.
Le Discours sur l’inégalité, berceau et sépulture de l’anthropologie philosophique
Rousseau ouvre un champ nouveau à la philosophie – la connaissance philosophique de l’homme, l’anthropologie philosophique. Mais ce qu’il aura rendu possible creusera en retour son tombeau : la science s’empare de l’objet qu'est l’homme. Le moment Rousseau est donc suspendu entre deux époques : celle qui le prépare (Montaigne, Descartes, Malebranche) et celle qu’il prépare à son insu (l’approche scientifique de l’homme).
L’amitié selon Montaigne (Suite)
« Un homme qui a un ami est un homme riche » dit un proverbe. J’ai de véritables amis et amies. Alors je suis un homme riche.
L’amitié selon Montaigne
L’amitié nous révèle mutuellement, face à l’autre et face à nous-mêmes : elle élargit et enrichit notre expérience du monde et de l’existence. De cette rencontre, des liens forts peuvent naître, certains passagers, d’autres quasi indestructibles. Avec un ami, il devient possible d’échanger conseils et concours mutuels, dans les bons comme dans les mauvais jours.
Simondon et les enjeux de notre temps
La découverte désormais internationale de l’ensemble de l’œuvre de Gilbert Simondon (1924-1989) ne saurait être considérée comme un hasard, ni son impact sur la philosophie française contemporaine et sa conscience d’elle-même comme négligeable.
Michel Foucault, ou la théorie comme un roman
Il y a trente ans, Michel Foucault quittait ce monde. Entre ce décès et aujourd'hui, une grande partie de ses cours au Collège de France ont été publiés. La bibliothèque Foucault constitue un vaste ensemble qui conduit à la question suivante : comment lire ce philosophe, selon quel fil conducteur?
iPhilo est en vacances !
La rédaction d'iPhilo et tous les contributeurs sont en vacances pour le mois d'août. Vous pourrez retrouver de nouveaux éditos et articles de fond dès le 1er septembre. Si l'été vous inspire et que cela vous intéresserait d'écrire dans iPhilo, vous pouvez nous envoyer vos textes (de 5000 à 10000 signes) à l'adresse editos@iphilo.fr : la rédaction sélectionnera les meilleurs !
Michel Foucault ou la loi au banc des accusés
Il y a trente ans disparaissait prématurément le philosophe Michel Foucault dont l’œuvre foisonnante nous a permis d’envisager de façon critique la médecine, l’École et l’idéal de justice, attaché à la démocratie.
Se convertir aux exercices spirituels pour mieux vivre
Toute question philosophique est au départ une question personnelle, or la question ici est d’autant plus cruciale qu’elle porte sur comment « mieux vivre », mieux réussir à vivre. Il s’avère que cette question est la question fondamentale de la philosophie antique alors considérée comme une discipline destinée à aider l’homme à mieux vivre.
L’homme de l’Universel
Dans un texte tardivement publié et fort connu, Kant définit le domaine de la philosophie à travers trois questions qui instruisent un problème générique, le problème de l’homme. Cette démarche circonscrit un faisceau de facultés qui, non seulement sont généralement considérées comme des différences spécifiques de l’homme, mais engagent, en des directions certes distinctes, une même question : l’universel.
Cet imaginaire qui construit la « réalité »
Quelque chose en nous imagine, quelque chose en nous combine, invente, crée : une « faculté du possible » qui est non pas le double affadi de nos perceptions et de nos concepts, mais la matrice dont sont issus perceptions et concepts.