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«Tell the truth» : pourquoi les jeunes ont raison sur le climat

19/05/2019 | par L. Hansen-Love | dans Monde | 8 commentaires

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TRIBUNE : Laurence Hansen-Löve soutient les jeunes qui souhaitent manifester pour le climat, le 24 mai. La philosophe rappelle que l’exigence de vérité comporte une dimension éthique. On aurait tort de stigmatiser les jeunes qui sont en réalité à la hauteur de l’«angoissante mais indéfectible responsabilité des hommes».


Professeur agrégée de philosophie, membre du collectif « Enseignants Pour La Planète », Laurence Hansen-Love a enseigné en terminale, en classes préparatoires littéraires et à Sciences Po Paris. Aujourd’hui professeur à l’Ipesup, auteur de plusieurs essais et de manuels de philosophie, elle a récemment publié Oublier le bien, nommer le Mal (éd. Belin, 2017) et, dernièrement, Simplement humains (éd. de l’Aube, 2019). Nous vous conseillons son blog.


«Vouloir la vérité c’est préférer l’Être à tout, même sous une forme catastrophique, simplement par ce qu’il est» (1). Jean-Paul Sartre n’a évidemment pas en tête, lorsqu’il signe ce texte, la catastrophe à venir. Pourtant, les grévistes du climat qui défileront le 24 mai au cri de «Tell the truth» («Dites la vérité» en anglais) pourraient invoquer cette idée. Mais nous pouvons également nous appuyer sur une longue tradition philosophique pour affirmer le caractère éthique de l’exigence de vérité.

Lire aussi : Mieux vaut préserver l’humanité que l’améliorer (Laurence Hansen-Löve)

Si le concept de vérité est sujet à débat, et il le restera aussi longtemps que durera la philosophie, la demande de vérité, en revanche – le droit de la rechercher et de la préférer à l’ignorance, à l’erreur et au mensonge – reste impérieuse et difficilement négociable. Qui n’a pas accès à la vérité – à «ce qui est» – ne peut prendre des décisions éclairées ni assumer des choix qui ne lui sont pas pleinement imputables. Nous préférons tous – nous devrions préférer en tout cas – que le médecin ne nous mente pas lorsqu’il sait déjà ce que nous ignorons encore, et que les élus ne nous cachent pas ce qui pourrait nous inquiéter, voire nous terrifier. Ceux qui savent ne doivent pas occulter ni édulcorer la vérité ; ils doivent aussi parallèlement agir en conséquence. C’est le propre du bon gouvernement, selon Machiavel, que d’anticiper les catastrophes pour les prévenir, par exemple en construisant digues et canaux quand le temps est sec pour éviter les inondations. «Vouloir ignorer, poursuit Sartre, c’est mettre son sort entre les mains du hasard et faire comme si l’Être non vus’effondrait dans le Néant». Le climato-scepticisme, si virulent aujourd’hui, alimente ce «syndrome de l’autruche» savamment entretenu par tous ceux qui mettent toute leur énergie à maquiller la vérité (2).

La catastrophe dont je parle est celle d’une dégradation – pour une part irréversible – de notre environnement en raison des activités humaines, plus particulièrement depuis la révolution industrielle. Ce désastre – nommé désormais «écocide» – a été pressenti dès les années 70. Le rapport Meadows ainsi que les multiples mises en garde lancées par des intellectuels (Arne Næss, Hans Jonas, André Gorz, Edgar Morin etc.) et des politiques (René Dumont, en ce qui concerne la France) laissaient planer peu de doutes déjà sur l’ampleur du bouleversement attendu. Mais dès les années 1980, une énorme machine de guerre a été mise en place par les industriels extractivistes, appuyés par les think tanks conservateurs et les partis nationalistes du monde entier pour tenter de nier les faits en jetant la suspicion sur les études scientifiques (4). Des milliards de dollars ont été injectés par les firmes les plus polluantes, comme Monsanto ou Exxon Mobil, pour communiquer contre l’évidence et tenter d’occulter les rapports consensuels des chercheurs du monde entier, sollicités notamment par l’ONU.

Lire aussi : Günther Anders et l’obscolescence de l’homme (Didier Durmarque)

«Il vaut beaucoup mieux se servir de ses propres yeux pour se conduire (…) que ne pas de les avoir fermés et suivre la conduite d’un autre» (Descartes). «Il est assez difficile de comprendre  comment il se peut faire que des gens qui ont de l’esprit, aiment mieux se servir de l’esprit des autres dans la recherche de la vérité» (Malebranche). Manifestement les jeunes préfèrent aujourd’hui  se servir de leurs propres yeux, qui leur révèlent directement par exemple qu’il y a de moins en moins d’insectes, d’oiseaux, de grenouilles, ainsi que de leur propre esprit qui leur signale que les business angels et les politiciens embarqués ne sont pas les mieux placés pour divulguer la vérité. Les infatigables gardiens du Temple – ce  fameux «système» qu’ils estiment menacé – rétorquent en utilisant deux types d’arguments auxquels il est urgent de faire un sort.

Premièrement, «les jeunes ne sont pas assez informés, instruits, mûrs ou intelligents pour saisir tous les enjeux du changement climatique. Probablement de bonne foi, ils sont manipulés par des adultes servant les intérêts financiers de l’industrie du renouvelable», comme le suggère Pascal Bruckner ou Laurent Alexandre dans Le Figaro (6). Deuxièmement, «la propagation de mauvaises nouvelles est désespérante». Ainsi, «les collapsologues apocalyptiques paniquent la jeunesse. Si @AurelienBarrau et les autres continuent à tenir ce discours de fin du monde, des gamins vont se flinguer. C’est criminel. Il faut aborder rationnellement la question environnementale», écrit Laurent Alexandre sur Twitter (7), 10 mai 2019.

Lire aussi : La déraison de l’économie (Jean-Pierre Dupuy)

Pour ce qui concerne le premier point, je ferai remarquer que l’on peut avoir à dix-huit ans autant de génie ou de clairvoyance qu’un vieux technocrate – je pense à La Boétie, Evariste Gallois ou encore Rimbaud. Plus banalement, lorsqu’il s’agit de se prononcer sur ce que l’on juge bon et désirable, n’importe quel adolescent est en mesure de le faire, à condition qu’il consulte autour de lui les adultes impartiaux et écarte a priori la rhétorique flatteuse des politiciens populistes (Trump et Bolsonaro), des technocrates transhumanistes et de leurs armées de communicants rémunérés. En ce qui concerne  le risque de suicide collectif, l’argument ne tient pas la route. Les jeunes activistes du climat ne sont pas désespérés : ils sont enragés, ce qui est bien différent ! Sartre relève qu’une personne lucide face à l’adversité exclut non pas l’action, mais le fatalisme et la résignation (il parle de  «dureté optimiste»).

Le philosophe souligne au contraire l’angoissante mais indéfectible responsabilité des hommes : «L’existentialiste, quand il décrit un lâche, dit que ce lâche est responsable de sa lâcheté» (L’existentialisme est un humanisme). Il radicalise  encore son propos : «Quand nous disons que l’homme se choisit, nous entendons que chacun d’entre nous se choisit. Mais par là nous voulons dire aussi qu’en se choisissant il choisit tous les hommes». Jeunes et moins jeunes auront de toute façon toujours raison de se battre pour la vérité car «la volonté d’ignorer la vérité se tourne nécessairement en négation qu’il y ait une vérité» (Vérité et existence, op.cit.).

Lire aussi : Logique totalitaire et crise de l’Occident (Jean Vioulac)

L’attachement à la vérité et le parti-pris de la liberté – qui ouvrent la possibilité d’assumer nos choix en connaissance de cause – sont indissociables. Il est donc naturel que tout ce que la planète compte de savants incorruptibles, d’intellectuels et de chercheurs humanistes (cf. Fred Vargas) et de philosophes attentifs apportent leur soutien au mouvement des jeunes pour le climat.

(1) Vérité et existence,(écrit posthume, 1989)
(2) Le syndrome de l’autruche, George Marshall, Actes Sud, 2014.
(3) «Cette idée, que la science est incertaine ou que notre compréhension du réchauffement climatique est un développement récent, est le produit de cette campagne qui a été lancée par l’industrie pétrolière, avec le soutien enthousiaste du parti républicain, dans les années 90». Nathaniel Rich, Perdre la terre.Une histoire de notre temps, Ed. du  Seuil, 2019).
(4) «Parfois un brin philosophe, Laurent Alexandre est surtout un business angel qui n’investit plus que dans les technologies NBIC (hormis le journal La Tribune, dont il possède 28 %). Il détient des parts dans une quinzaine de sociétés en Europe, et Cellectis est sa fierté du moment » (GQ, 29 mars 2016).

 

L. Hansen-Love

Professeur agrégée de philosophie, Laurence Hansen-Love a enseigné en terminale et en classes préparatoires littéraires. Aujourd'hui professeur à l'Ipesup, elle est l'auteur de plusieurs manuels de philosophie chez Hatier et Belin. Nous vous conseillons son excellent blog hansen-love.com ainsi que ses contributions au site lewebpedagogique.com. Chroniqueuse à iPhilo, elle a coordonné la réalisation de l'application iPhilo Bac, disponible sur l'Apple Store pour tous les futurs bacheliers.

 

 

Commentaires

L’hyperlien du blog est faux. Voici le bon: http://hansenlove.over-blog.com/.

par Gaël - le 20 mai, 2019


Jeunes ou vieux, on s’en fout, ce n’est pas le problème ! Ce qui compte, me semble-t-il, maintenant que le consensus sur la réalité du phénomène est établi, grâce aux travaux des scientifiques , c’est d’agir . Quelles sont les solutions…les bonnes et les fausses ? Faut-il, à notre tour, flinguer le nucléaire, quitte à rouvrir des centrales à charbon , comme l’ont fait les Allemands ? Si nous avions une politique européenne de l’énergie , on aurait peut-être pu empêcher cette sombre ânerie, non ? Faut-il massacrer nos paysages au profit du lobby des éoliennes ? Faut-il accélérer le passage à la voiture électrique ? Devons-nous interdire les emballages plastiques ? Toutes ces questions et bien d’autres sont peut-être plus intéressantes que de caresser les  » jeunes  » dans le sens du poil, non ?

par Philippe Le Corroller - le 21 mai, 2019


Lobby des éoliennes? C’est l’argument de Laurent Alexandre…
Sur tous ces sujets, les réponses sont connues. Ni la voiture électrique ni les éoliennes , encore moins les réouvertures de centrales à charbon ne constituent des solutions.
Ce qu’il faut faire est bien plus ambitieux et radical. On le sait, et on n’en prend pas le chemin. Les jeunes sont raison de crier; mais ils n’ont pas de solutiosnb clés en main…

par Hansen-Love - le 21 mai, 2019


« Nous préférons tous– ou nous devrions préférer en tout cas– que le médecin ne nous mente pas lorsqu’il sait déjà ce que nous ignorons encore »…
Mais… qu’est-ce que le médecin sait, et de quelle autorité jouit-il pour affirmer qu’il SAIT ? En quoi son autorité serait-elle.. OBJECTIVE ? QUI peut prétendre ça, de quel droit, et en s’appuyant sur quelles preuves, de quelle nature ?
Je constate que le concept de « vérité » fait jaillir une espèce de dogmatisme chez ceux qui y ont recours, et que ce concept est bel et bien un concept religieux. Malheureusement. L’amour de la vérité est un amour très dur, et qui durcit, qui plus est. Du style qui envoie dans le désert pendant des années.
Dans les 64 ans qui séparent la naissance de mon vieux père mort, médecin scientifique, de celle de mon jeune fils, médecin tout aussi scientifique, mon vieux père savait qu’il pouvait professer… savoir sous la condition même de pouvoir délimiter ce qu’il savait de ce qu’il ne POUVAIT PAS SAVOIR, et ne savait pas, dans l’exercice de son métier. Mon jeune fils, pour son propre malheur, le sait beaucoup moins, dans notre contexte actuel. Pas de savoir sans frontière au savoir. Oui, c’est une profession de.. foi un peu dogmatique, mais j’y tiens. Les temps sont favorables au dogmatisme, quel que soit le camp dans lequel on se trouve. Passions obligent.
Je ne crois pas que l’amour de la vérité nous agrandit… pendant très longtemps en tout cas. Un peu. De manière fugace, oui. Et certainement pas de manière systématique, ou à grande échelle.
Pour ce qu’on peut savoir de ses propres yeux, je crois qu’il est important de délimiter le champ de bataille un peu. Il y a conflit autour de ce qui confère l’autorité en ce moment, et le statut de l’écrit. Le fait de se trouver imprimé sur un papier, sous le nom d’un AUTEUR autrui (bien noter le « AUT » de « l’auteur » et son rapport avec l' »AUTorité…) est-ce le signe irrévocable de quelque chose qui est.. digne de foi ? (Se souvenir que « Le Livre » fut une autorité indiscutable en Occident pendant quelques siècles au moins, sinon plus.) Quel crédit donner aux experts, en sachant que la vérité dégagée par un procédé statistique qui s’appuie sur l’expérience du plus grand nombre n’est pas équivalente à la vérité de la personne singulière ? Quoi privilégier, et dans quelles conditions ?
Et le fait que le plus grand nombre épouse une certaine vision du monde suffit-il à créer… la vérité ou la réalité ?
Un philosophe digne de ce nom rejetterait cette façon de voir le monde, me semble-t-il.
Je crois que les plus grandes tensions politiques en Occident en ce moment découlent du dogmatisme de certains qui sont persuadés que les découvertes scientifiques leur donnent LA raison, et les rangent à la droite de… ?
Ce que je constate aussi, c’est que le triomphe d’une certaine science s’est fait dans le laboratoire, et à la dernière nouvelle, le laboratoire est un lieu clos, artificiel, d’un rapport discutable avec ce qu’on pourrait appeler « la nature » (vivante).
Quel crédit donner à sa propre expérience, et à ses propres yeux, en sachant que… ce qu’on voit par ses propres yeux n’est pas forcément.. LA vérité ? La vérité ? SA vérité ? Le citadin moderne (mais l’Homme des banlieues, ou des campagnes n’est pas forcément différent) n’est pas un animal qui voit beaucoup de choses par ses propres yeux, dans des lieux qui n’ont pas été aménagés pour son activité vers un certain but. En ce moment, on peut même se demander combien le citadin moderne… voit… de ses propres yeux.
Le citadin est un animal qui n’a pas beaucoup d’expérience de terrain pour étayer sa… foi… dans ce que d’autres lui racontent. C’est très dommage, ça, et ça ne l’aide pas à départager le vrai du faux. Mais le problème est-ce autant le vrai et le faux que le sens de se mouvoir au sein d’un monde qui échappe à sa maîtrise, parmi d’autres animaux qui n’existent pas POUR l’Homme ? Où est CE monde ?
Si l’Homme réussit à créer un monde qui est totalement à SA mesure, ce sera un tout petit monde, d’autant plus qu’Il a une vision… minimaliste de lui-même en ce moment. Triste.
Pour finir, je vois les citations de Descartes. Je… sais que nous évoluons en ce moment dans la réalisation de l’utopie (ou l’eutopie…) de Descartes. Pour être brutale, je dirais, qu’en sachant que notre monde moderne est celui que Descartes a imaginé pour notre plus grand bonheur, et bien, comment ne pas cultiver quelques… doutes sur l’autorité de Descartes dans les propos qu’il tient sur le fait de suivre l’avis, les conseils d’autrui, par exemple ?
Descartes, progressiste avant l’heure ? Un des premiers ?
Mais nous voyons où Descartes nous a conduit. De nos yeux, nous voyons les ravages que SA vision a produit comme mal accompagnant forcément le souverain bien qu’il préconisait, et que lui, forcément, ne pouvait pas voir de son temps.
Je pourrais espérer que cela amènerait ceux d’entre nous qui ont un peu d’expérience derrière nous à plus d’humilité, de réserve, de tolérance, même, et à oser parfois dire doucement, discrètement, et avec diplomatie, des choses… désagréables ? aux générations suivantes pour tempérer leur ardeur, et cadrer leurs passions. Là, j’avoue que je suis un peu pessimiste… pour nous…

par Debra - le 23 mai, 2019


Debra , je suis bien d’accord avec vous concernant l’arrogance de Descartes . Pour moi, il a raté l’intersubjectivité . Au lieu de  » Je pense donc je suis  » ne devrait-on pas dire :  » Vous êtes, donc je pense  » ? C’est parce que les autres existent , c’est parce qu’il y a un monde , c’est parce que les autres et le monde me résistent que je suis amené à penser . Descartes est le chef de file des  » progressistes  » auto-proclamés : ceux qui repeignent le monde aux couleurs qui les arrangent, qui trichent avec le réel. Avec bonne conscience, bien entendu !

par Philippe Le Corroller - le 24 mai, 2019


Ceux qui sont communément appelés climato-sceptiques et qui s’intitulent eux-mêmes climato-réalistes argumentent leurs positions de façon scientifique. Le problème est qu’ils ne sont ni écoutés ni entendus. Leurs avis sont balayés d’autorité et non de façon scientifique. « 97% des scientifiques disent que… » La preuve est faite que cet argument est bidon.
Quoi qu’il en soit, de tous ceux que j’aie eu l’occasion d’interroger, personne n’a répondu ( voulu ou pu ) aux 2 question suivantes, (qui n’en font qu’une).
– Selon vous, quelle est la part de responsabilité du CO2 anthropique dans le réchauffement climatique dit « moderne » ?
– Comment arrivez-vous à cette valeur ?
Tant que la réponse à cette question sera contestée (scientifiquement parlant) la vérité ne sera pas dite.
Personnellement, compte tenu des arguments scientifiques des uns et des autres, je pense que les climato-réalistes ont raison de dire que le CO2 anthropique a un effet marginal sur le réchauffement, mais mon avis ne compte pas.

par RAYMOND GOSIN - le 25 mai, 2019


Une fois n’est pas coutume, je reviens sur ce site aujourd’hui pour lire… la discussion.
Philippe, je ne suis pas une bonne personne. Je reconnais bel et bien ma dette envers Descartes, avec qui je partage énormément de sensibilité. Descartes est comme d’autres grands penseurs ; il a une pensée complexe, qui évolue avec le temps, et nous… dans l’ensemble, nous nous contentons, par inculture, sinon par indiscipline ou inattention, de sortir les lieux communs que nous avons lu dans les manuels. Je doute fort qu’on puisse trouver une unité dans la pensée de Descartes, qui, me semble-t-il, fait appuyer son système sur la pierre angulaire de Dieu (mais je ne suis pas du tout une expert de Descartes). Peut-on en vouloir à Descartes d’avoir charcuté SON système en enlevant Dieu, pour NOTRE convenance ? Je crois que non.
Pour M. Gosin, j’ai pris à la bibliothèque il y a peu de temps un livre de Lucien, écrit en grec en 164, qui s’appelle « Alexandre ou le faux prophète » dont l’introduction a le mérite de mettre.. éternellement devant nos yeux la difficulté de.. prédire l’avenir, de guérir les maux des hommes, et de séparer les.. vrais des faux prophètes. (On peut toujours affirmer qu’il n’y a pas de vrais prophètes, mais je ne crois pas que ce soit.. bon pour l’Homme d’affirmer de tels propos…)
Où on voit que le problème de la preuve reste d’actualité quelle que soit l’époque. Affirmer que « 95% des scientifiques sont convaincus que » constitue… une « preuve » d’autorité par la statistique du plus grand nombre. De telles « preuves » donnent le confort de la conformité, mais ne constituent pas nécessairement la vérité. Surtout, de telles « preuves », prises isolément, vont à l’encontre même de la démarche scientifique. Nous sommes surtout en train de nous.. échauffer sur ce qui constitue l’autorité, et la preuve. Il s’agit d’une bataille pour… les coeurs ? les âmes ? bien plus qu’une bataille pour les esprits… Quelle ironie !

par Debra - le 28 mai, 2019


« Des milliards de dollars ont été injectés par les firmes les plus polluantes, comme Monsanto ou Exxon Mobil, pour communiquer contre l’évidence et tenter d’occulter les rapports consensuels des chercheurs du monde entier… » dites-vous.
Cependant vous ne voulez pas voir et surtout dénoncer la duplicité sur le plan écologique (et pas que sur ce plan!) de « votre » Président des riches
(cf. votre violente charge contre le NI NI en 2017!) qui est soumis aux lobbies des pollueurs parce qu’ils ont financé sa campagne électorale et que lui même est un tenant de la mondialisation et in fine de ses conséquences.
Même ce grand naïf de Nicolas Hulot s’en est rendu compte,c’est vous dire!

par Jean-Paul B. - le 30 août, 2019



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