iPhilo a lu et vous conseille le dernier livre de Michel Serres : Pantopie, d'Hermès à Petite Poucette. Le joyeux philosophe y raconte un Grand Récit, du big bang à nos jours, et, au milieu de la contingence des choses, essaie d'anticiper l'avenir.
Le paradoxe de Newcomb : testez votre philosophie !
Paradoxe irrésolu où un être imaginaire qui prédit nos comportements fait perdre les réalistes et rend riche les idéalistes. Deux boîtes noires qui nous causent bien du tracas et nous dirons beaucoup sur notre philosophie !
Découverte du crâne de Socrate : atteint de schizophrénie, il n’a jamais dialogué qu’avec lui-même
Les conséquences de cette découverte sont bouleversantes : la maïeutique est une fiction théâtrale de l’œuvre de Platon. La vérité n’accouche pas du dialogue, ce qui donne un grand coup de pied à la tradition dialectique. La Commission européenne va mettre sous surveillance l’enseignement de la philosophie en France.
Jean-François Mattéi, la pensée entre énigme et étoile
Le bruit contemporain exige de la positivité des sciences qu'elle dissolve la question de la pensée dans des résultats exprimables en termes mathématiques. L'affirmation inaugurale de Mattéi troue le mur de la bêtise ambiante en posant la pensée non comme un résultat mais comme une énigme.
Jean-François Mattéi a rejoint le ciel platonicien
Ainsi ton âme a-t-elle décidé, sans prévenir aucun d’entre nous, de rejoindre précipitamment le ciel platonicien : tu avais la conviction que ce lieu t’attendait, pour cette « vie après la vie » qui est notre sort commun, quelle que soit la façon dont on se la représente.
Nietzsche : le premier des futurologues
Mettant sans cesse en conjonction l'archaïque qui survit en nous et l'avenir lointain dont nous portons déjà le filigrane, il a jeté sur le présent un regard si perçant qu'un peu plus d’un siècle après lui aucune analyse approfondie de notre époque n'a pu être conduite qui ne soit la répétition, ou du moins qui ne s'inscrive dans le prolongement direct, de son herméneutique.
Découvrez la nouvelle application iPhilo pour iPhone et iPad !
Vous pourrez découvrir dans quelques heures la nouvelle application iPhilo pour iPhone, qui permet d'accéder gratuitement au journal d'iPhilo sur son téléphone mobile. L'application a été entièrement remaniée : plus rapide, plus facile d'utilisation, elle propose un design renouvelé et permet désormais de partager depuis son téléphone les articles d'iPhilo vers les réseaux sociaux.
L’enthousiasme actuel pour tout ce qui est donné gratuitement s’oppose à la sagesse stoïcienne qui redonne un prix à ce qui importe vraiment. L’expression « vendre du bonheur » ne serait donc pas si éloignée de la réalité, puisqu’elle redonne au bonheur un prix, une valeur que la gratuité lui retire habituellement.
Deux ans … et un jour, merci beaucoup !
Quand on est sur sa lancée, on oublie souvent de se retourner pour apercevoir le chemin accompli. Et c’est ainsi que nous avons oublié hier notre propre anniversaire !
Note sur Wittgenstein
Comme un voyageur égaré qui s’avance dans une neige qui, à chacun de ses pas, s’accumule devant lui, devient de plus en plus dense et fait obstacle à sa marche, ainsi la parole éprouve, selon le degré de sa progression, la densité croissante du silence et l’incommensurable mesure de l’absence.
« La philosophie émancipe », disent-ils !
Il faut renverser l’ordre des raisons pour construire le vrai problème de toute démocratisation de la philosophie afin de lui donner la force d’être réellement émancipatrice. Alors que l’étau d’un imaginaire encore fortement aristocratique se desserre, tout est à inventer pour être le plus nombreux possible à penser le plus possible.
Rétrospective « iPhilo » : l’année 2013 signe-t-elle une sortie de crise ?
Retrouvez les articles marquants d'iPhilo mis en perspective avec les principales leçons de l'année 2013 ! Economie, société, politique, science, les philosophes font le point.
Que savons-nous de la réalité des choses ?
Et si ces cartes de crédit n’étaient pas réellement de l’argent ? Et si ces bruits sortis de votre bouche n’étaient pas réellement une promesse ? Émile Meyerson a parfaitement raison lorsqu’il observe que « l’homme fait de la métaphysique comme il respire ».
Philosopher avec Machiavel pour les 500 ans du Prince
L'excellente série danoise Borgen, qui cite Machiavel à chaque épisode, est un bon indicateur de ce que nos sociétés ont fini par prendre le tournant machiavélien.
N’est-il pas absurde de vouloir relire Platon pour mieux asseoir notre réflexion sur le virtuel qui gagne chaque jour du terrain ? Revenir vingt-cinq siècles en arrière, est-ce une démarche sensée quand il s’agit de soumettre à l’analyse des réalités inouïes qui ne semblent pas avoir eu leur équivalent dans l’histoire humaine ?
Les catastrophes possibles et irréelles (2) : les deux corps du décideur
C’est en explicitant les idéologies qui sous-tendent les stratégies que l’on soumettra le plus efficacement l’idéologie au tribunal des faits. Pour éviter de s’enfoncer dans la panne de l’intelligence stratégique comme dans un piège abscons.
Les catastrophes possibles et irréelles (1) : ne pas croire ce que l’on sait
L’avenir sera différent de ce que nous avons espéré ou craint. Peut-être en deçà de nos espérances, peut-être moins perfide que nos craintes. L’angoisse s’excite dans l’imaginaire, le réel est sa thérapie.
La vérité et l’historien
Le maximum que nous puissions raisonnablement espérer dans les humanités, voire dans les sciences, est que ce que l’on dit apparaisse rationnellement acceptable à ceux qui se trouvent dans la meilleure position pour en juger.
D’une rationalité à l’autre
La notion de rationalité est souvent perçue dans sa seule dimension instrumentale. Il nous faut développer une rationalité réflexive et remettre à sa juste place cette rationalité instrumentale qui risque de nous conduire à la déraison triomphante.
L’individu moderne entre sa Madre philosophique, Thérèse, et son père intellectuel, Descartes
L’invention philosophique de Descartes consiste à importer dans la philosophie un dispositif efficace dans la mystique.L’égorévolution fonde le sujet tout en faisant de lui le seul sol solide, le centre de gravité des Temps modernes, leur fondement métaphysique.
Comment naissent les idées ?
La naissance des idées rencontre sur sa route des obstacles spécifiques. À la question : “ Comment naissent les idées ? ” nous serions tentés de répondre qu’elles naissent d’elles-mêmes – par entrechoquement – pour peu qu’on les laisse naître, qu’on ne leur oppose pas d’obstacle. Confiance, patience et coopérativité lectorielle pour des accouchements d’idées sous péridurale.
Être stoïcien : une solution à la crise ?
Le stoïcisme est né à Athènes, avec Zénon de Cition, à une époque de crise majeure dont la cause est la perte de l’autonomie de la Cité.
Les voies du sens
C’est la grande leçon de Spinoza pour nous éviter de sombrer dans le non-sens et la barbarie : si notre désir confond les moyens et les fins nous devenons les artisans de notre malheur, incapables de donner à notre existence le sens que nous désirons lui donner.
Pourquoi s’attaquer aux stoïciens ?
Je me souviens d’une colère de Canguilhem, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, en 1968 ou 1969. Après une allusion au stoïcisme, il avait senti dans l’assistance quelque chose comme un mouvement de mépris. Quand tout va bien, on n’a pas besoin de morale, dit-il furieux, mais quand on en a besoin, il n’y a que le stoïcisme. Par exemple lorsqu’on est en camp de concentration. La formulation était plus percutante et plus belle. Nous savions qu’il avait été un vrai résistant.
Tönnies, prophète du règne de l’Opinion publique
Il est des livres d’un éclatant génie qui attendent près d’un siècle avant d’obtenir une traduction française. Tel est le sort de la Critique de l’Opinion publique, dont l’auteur, Ferdinand Tönnies (1855-1936) est connu de tout étudiant en sciences politiques et en philosophie, qui parut en Allemagne en 1922. Les éditions Gallimard viennent de réparer ce sidérant oubli en publiant cette œuvre dans une traduction de Pierre Osmo.
Aperçu sur les problèmes de l’information (4)
Les mésusages de l'information. Ce terme implique un jugement de valeur, et nous n'hésiterons pas, dans ces derniers paragraphes, à prendre parti : les quelques pratiques que nous allons évoquer relèvent en effet de la désinformation. Mais parmi les nombreuses formes que celle-ci peut emprunter, nous limiterons l'examen à trois d'entre elles : l'abus des images, les pseudo-événements, et le détournement des médias par les terroristes.
Aperçu sur les problèmes de l’information (3)
Au préalable, faisons une remarque : on dit parfois que les techniques sont en elles-mêmes "neutres", et que leurs effets, bons ou mauvais, dépendent de l'usage que l'on en fait. Cette assertion est un peu simpliste. Il y a lieu en effet de distinguer deux choses. D'une part, il est vrai qu'une technique donnée peut être employée à des fins différentes et même opposées. Mais, d'autre part, une technique engendre certaines activités, impossibles auparavant, et dont les effets se révèleront imprévus, et difficiles à maîtriser.
Aperçu sur les limites de l’information (2)
L'abondance, dans les pays où elle existe, est en partie illusoire. On se trouve en effet exposé à un très grand nombre d'exemplaires de l'information, que l'on reçoit par de multiples canaux. Mais les sources sont en réalité peu nombreuses.Il en résulte que lorsqu'un événement imprévu se produit, on manque de renseignements. En revanche, pour certains événements, prévus et spectaculaires, il y a pléthore de journalistes, qui se disputent micros et téléphones, et se répètent inutilement les uns les autres.
Aperçu sur les limites de l’information (1)
Il s'est produit dans ces derniers siècles un accroissement fantastique des connaissances, et des moyens de diffusion de celles-ci. En 1290, la bibliothèque de la Sorbonne comptait 1017 livres. Une cinquantaine d'années plus tard, elle n'en aura encore que 1720. Mais elle en compte aujourd'hui plus de trois millions. Aux livres et bibliothèques se sont ajoutés les journaux et périodiques de diverses sortes, puis les émissions radiophoniques et télévisées. Actuellement; 80% des Français regardent la télévision trois heures par jour, au moins. De nouvelles techniques se développent encore : satellites, câble et numérisation permettent de transmettre rapidement et à grande distance toutes sortes de signes, auditifs comme visuels. On construit, ou s'apprête ainsi à construire, des "autoroutes" de l'information.
Régis Debray, écrivain à idées
Quelle sorte d’auteur est donc Régis Debray ? Romancier-biographe et chroniqueur, au sens noble du terme, comme il le fut dans Loués soient nos seigneurs où il maniait une plume stendhalienne ? Philosophe – et des meilleurs – dans tous ses ouvrages ? Médiologue – autrement dit : scrutateur attentif des instruments assurant le voyage dans le temps, la transmission, de cultures, de croyances, d’idées ? Homme d’action ? La question se pose à la lecture de son dernier ouvrage, un recueil d’essais dispersés dans lequel tous ces aspects se croisent : Modernes Catacombes.
C’est l’anniversaire d’iPhilo : merci à tous !
C’est un anniversaire bien agréable pour iPhilo, quelques semaines après le lancement d’un nouveau site internet et d’une version spécifique de l’application pour iPad. Nous souhaitons remercier chaleureusement nos milliers de lecteurs et nos 80 contributeurs qui ont donné en un an près de cent articles à ce petit média.
Cicéron philosophe
La philosophie est moins un objet de vénération qu’un chemin – le seul bon chemin – qui mène à « l’humanisme ». S’il est vrai que Cicéron n’est pas l’inventeur du mot (il faut attendre plusieurs siècles), il est bien le penseur original de l’humanitas, corps de pensée et ligne de conduite par laquelle l’homme mérite d’être un homme et assume cette vocation.
L’obsolescence de l’homme
Peut-on vouloir mourir pour devenir immortel ? C’est la question qui a fait récemment la une des journaux. Kenneth Hayworth, en effet a fait part dans une interview donnée au journal The Chronicle de son intention de se suicider, jeune, afin que son esprit puisse être téléchargé plus tard. En somme, la mort aujourd’hui pour l’immortalité demain.
Heidegger and the Political: Finitude, Thownness, and the Destiny of Being
A perennial barrier to interpreting Heidegger’s thought has been the philosopher’s impassioned commitment to National Socialism in 1933 – an allegiance that, even after the war, Heidegger never fully renounced.
« Revivre » pour penser et agir dans le présent
Oui, il faut revivre, et il faut penser le « revivre », pour agir et pour penser dans le présent. Mais pourquoi le faut-il exactement ? Ne serait-ce pas un mot d’ordre volontariste, plus que vitaliste, un vœu pieux, une injonction, faussement libératrice ?
Les inégalités économiques n’ont aucun sens moral
La tentative de justifier les inégalités économiques par des raisons dites « morales » comme la sanction de la « paresse » ou la récompense du « mérite » s’exprime désormais sans aucun complexe dans le débat public, à droite comme à gauche.
Où en est la philosophie contemporaine ?
« La philosophie, à quoi ça sert ? ». Que l’on fasse de la philosophie son métier ou qu’on préfère l’exercer en amateur, on se méfie de cette question qui ouvre la porte à tous les malentendus. La philosophie ça sert à « être heureux », « devenir sage », exercer son « esprit critique » ou « mourir moins bête » : tout cela est vrai, sans doute, mais est-ce satisfaisant ?
Poisson et Temps : le « davril », un étang spécifique ouvert sur la question du « poisson »
Manifestement, vous êtes bel et bien depuis longtemps familiers de ce que vous visez à proprement parler lorsque vous employez l’expression “étang”; mais pour nous, si nous croyions certes auparavant le comprendre, voici que nous sommes pêchés dans l’embarras »1. Avons-nous aujourd’hui une réponse à la question de savoir ce que nous entendons à proprement parler par le mot « étang » ? Nullement. Ainsi, il s’impose de poser à neuf la question du sens du poisson. Et sommes-nous donc aujourd’hui seulement dans l’embarras de ne point comprendre l’expression « poisson » ? Nullement. Ainsi, il s’impose, au préalable, de réveiller tout d’abord une compréhension pour le sens de cette question.
Rousseau d’hier et d’aujourd’hui
« Jean-Jacques Rousseau n'est bon qu'à être oublié », écrivait Voltaire en 1765, après avoir fait paraître anonymement, un an plus tôt, un féroce pamphlet anonyme destiné à détruire ce « judas » de la cause philosophique. Peine perdue ! Panthéonisé par la Convention en 1794, trois ans après Voltaire, l'« archifou » repose, ironie de l'histoire, à quelques mètres de son meilleur ennemi mort la même année en 1778.
La philosophie, un média antique et contemporain
Un philosophe allemand qui gagnerait à être connu, Günther Anders, a critiqué une tendance de la philosophie à ne parler qu'aux philosophes : c'est aussi absurde assurait-il qu'un boulanger qui ne vendrait du pain qu'à ses disciples boulangers. Le parallèle a le mérite de souligner une tendance assez triste de la philosophie, son introspection.
A quoi sert la philosophie ?
La philosophie est toujours une façon particulière de poser des questions, mais qu'en est-il des réponses philosophiques ? Une petite idée avec le philosophe Pierre-Henri Tavoillot qui revient dans cet éditorial iPhilo sur les limites traditionnelles d'un QCM. Cette limite des questions à choix multiples est précisément la raison de l'édito de la semaine où les questions ne sont plus limitées à un nombre de réponses mais laissent à leur auteur la plus grande liberté. C'est aussi en raison de cette rigidité formelle des QCM que l'application propose des explications détaillées pour chacune des questions. La philosophie sait s'adapter à tous les supports !
La philosophie au coeur de notre vie
C’est de cette constatation qu’iPhilo est né : devant le flot d’informations dont nous sommes l’objet, lier et médiatiser l’actualité souvent disparate peut être utile, la placer dans un temps non plus immédiat mais long, capable de lier les événements les uns aux autres. Parce que la philosophie est liaison, iPhilo est un média tout à la fois antique et contemporain !