BILLET : Stanislas Chaillou déplore la progression d'un militantisme sectaire outre-Atlantique. Dans une variation philosophique empreinte de conservatisme, il dénonce cet activisme radical, déraciné, abstrait et moralisant et défend une plus grande tempérance en politique pour prendre le temps des choses et tenir compte vraiment de la pluralité des cultures.
Les écologistes sont-ils les ennemis du peuple ?
BILLET : L'écologie n'est pas une nouvelle idéologie au service d'un futur totalitarisme. Au contraire, les écologistes doivent se méfier de leur pessimisme car le désespoir ne fait jamais recette en politique.
Le djihadisme à la lumière d’Albert Camus et Carl Schmitt
ANALYSE : Diane Delaurens invite à repenser le djihadisme à l'intérieur et non en dehors du cadre humaniste. Y voyant une traduction de la colère camusienne autant que de la théorie du partisan de Carl Schmitt, l'auteur défend une réponse judiciaire qui n'assimile pas les terroristes à de simples criminels et engage une réflexion sur le besoin de nouvelles transcendances.
Jean-Luc Marion : «Nous ne sommes pas en crise, mais en décadence»
VIDEO : Nous poursuivons notre série de vidéos philosophiques glanées sur le Web. Cette semaine, retrouvez les mots et la voix de Jean-Luc Marion, philosophe catholique et membre de l'Académie française. Le phénoménologue de dénoncer trois concepts clé de la philosophie : valeur, croissance, nihilisme.
Démocratie et tolérance à la violence
ANALYSE : Alors que l’acte XVIII des «gilets jaunes» a été marqué par un regain de violences à Paris, le philosophe s'interroge sur les différences de réaction face aux violences, selon qu'elles sont commises par des manifestants ou des représentants de la République. Il y voit un dangereux rejet des institutions, nourri par le ressentiment d'une société qui se sent méprisée et dépossédée.
F.-B. Huyghe : «Les ‘gilets jaunes’ s’opposent à une hégémonie idéologique»
ENTRETIEN : Animés par «la liberté des anciens», les Français qui défilent depuis novembre sont mus par le désir d’exister comme «sujets politiques», selon le coauteur de "Dans la tête des Gilets jaunes". Face à un gouvernement qui répond par le mépris, le directeur de recherche à l’IRIS craint une montée aux extrêmes.
Contre une Constitution «gilet jaune»
BILLET : Il y a du peuple, mais pas le peuple, observe le maître de conférences à la Sorbonne qui craint que les «gilets jaunes» s'arrogent le monopole du corps politique. RIC, reconnaissance du vote blanc, réduction du nombre de députés : il rejette ces «gadgets» et assume la verticalité de la Ve République.
BILLET : Les réseaux sociaux jouent un rôle essentiel dans le mouvement des «gilets jaunes». Adoubée par une communauté de passions, une simple déclaration de comptoir publiée sur Twitter ou Facebook peut s’inscrire dans les consciences, exploser dans la rue, se traduire en violence et menacer la notion même d’institution politique.
«L’Europe ne sait plus où elle va»
ANALYSE : En cette année d'élections européennes, iPhilo publiera plusieurs textes sur l'Europe. En voici un premier à propos du dernier livre de Jean-François Billeter. Face à la Chine, aux Etats-Unis ou à la Russie, peut-il exister une République européenne qui ne soit cependant pas une nation ?
Quelle place reste-t-il pour l’histoire de France ?
TRIBUNE : L’histoire de France était une digue, aujourd’hui submergée. Sans elle pourtant, le pouvoir ne peut se définir car elle lui fournit les fondements de son projet, depuis la succession des rois élus par Dieu jusqu’à la République fraternelle. Aujourd’hui, le désenchantement à l’égard du politique dérive vers une absence de projet commun.
Michael Walzer : «Le terrorisme, arme du tyran, du militaire puis du révolutionnaire»
CLASSIQUE : Dans son ouvrage phare, Guerres justes et injustes, le philosophe américain Michael Walzer décrit le chemin étroit d'une «morale pratique» dans la guerre, entre pacifisme angélique et réalisme cynique. Il y aborde notamment la question du terrorisme.
Face aux terrorismes, la philosophie
ANALYSE : Trois ans après les attentats du 13 novembre, l'auteur de "Qu'est-ce que le terrorisme" ? estime que "face aux terrorisme, les philosophes dissipent les fausses évidences, luttent contre le relativisme mortifère et incitent au sursaut contre la panique généralisée".
Michel Onfray : «Une civilisation est la cristallisation d’une spiritualité»
CONFERENCE : L'auteur de "Décadence" remonte aux origines, notamment agricoles, de la culture pour éclairer l'ère de la civilisation judéo-chrétienne, dont le libéralisme contemporain serait la suite logique.
Régis Debray : «Une culture est une civilisation qui démissionne»
CONFERENCE : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Res Publica, nous publions le débat tenu dans les locaux de ce think tank, le 22 mai 2017, entre Régis Debray et Michel Onfray sur le thème : "Civilisation, avec ou sans 's'". L'auteur de Civilisation estime que "le propre d’une civilisation est de faire des traits d’union".
BILLET : En cet été, découvrez les réflexions animales d'Hippolyte Taine. Pour l'historien et philosophe du 19e siècle, penseur de la Révolution française, le peuple français ressemble à "une fourmilière d’insectes" en temps de troubles, mais à un sage troupeau de moutons en temps de paix.
Milbank & Pabst : «Le triomphe du libéralisme provoque la guerre de tous contre tous»
BONNES FEUILLES : Nous publions un extrait de «La politique de la vertu», dernier essai de John Milbank et Adrian Pabst traduit de l'anglais aux éditions Desclée de Brouwer. A la fois théologiens et politistes, ces deux critiques féroces de la «modernité» décryptent la «métacrise du libéralisme», dont les deux facettes (socioculturelle et économique), longtemps séparées entre gauche et droite, fusionnent aujourd’hui, provoquant une atomisation toujours plus grande de la société.
Pierre Rosanvallon : itinéraire singulier du Mai libertaire au Mai ouvrier
CONFERENCE : Pour clore le cinquantième anniversaire de Mai 68, iPhilo présente une retranscription du cours dispensé de 2016 à 2018 par Pierre Rosanvallon au Collège de France. Etudiant en Mai 68, il revient aujourd'hui sur ses lectures et aspirations d'alors, déroulant le cheminement intellectuel qui l'a fait passer du Mai libertaire tourné vers l'émancipation du quotidien, au Mai ouvrier, précurseur de la « deuxième gauche ».
Pierre Rosanvallon : Mai 68 ou le troisième âge de l’émancipation
CONFERENCE : Cette fin de mois printanier clôt l’anniversaire du cinquantenaire de Mai 68, l’occasion pour iPhilo de présenter le cours dispensé de 2016 à 2018 par Pierre Rosanvallon au Collège de France, intitulé «Les années 1968-2018 : une histoire intellectuelle et politique». Prenant pour point de départ les incertitudes actuelles nées d’un sentiment d’impuissance politique […]
Marcel Gauchet : le néolibéralisme face au risque de la liberté sans puissance
GRAND ENTRETIEN : C'est une révolution invisible, mais aux effets cataclysmiques. Dans ce "nouveau monde" néolibéral, où l'espace national a été supplanté par un espace global, ce qui nous reliait à l'hétéronomie religieuse des temps anciens a été liquidé. Mais l'autonomie n'est pas complète pour autant : il y a un hiatus car "la maîtrise effective du monde par ses acteurs est de moins en moins assurée".
Camus dans les pas de Dostoïevski : le nihilisme des idéologies généreuses
VIDEO : Nous vous proposons le vendredi des vidéos de philosophes glanées sur le web. Car si l’on connaît leurs noms, parfois leurs pensées, souvent nous manque-t-il leur voix. Retrouvez ainsi le ton et le souffle des philosophes dans leurs propres mots. Et pour continuer, ceux d'Albert Camus, qui parle de sa pièce "Les Possédés", adaptation théâtrale du roman de Dostoïevski.
Avec Judith Butler, la vulnérabilité comme ressource politique
ANALYSE : Judith Butler déploie une conception des rapports entre l’individu et la société qui fait de la prise en compte de la précarité une question incontournable pour le politique, explique Lucile Richard dans iPhilo. Mettant en évidence le fait que des choix collectifs expliquent la distribution différentielle de la précarité dans nos sociétés contemporaines, […]
Philippe Granarolo : « Nous sommes tombés dans le piège du terrorisme »
ENTRETIEN - Dans un essai publié cette année, "Le manifeste des esprits libres", le philosophe nietzschéen explique comment le danger djihadiste a façonné un monde qui n'est pas vraiment le nôtre. Ce monde où le religieux serait omniprésent serait la "victoire posthume d'Oussama Ben Laden".
Du respect érigé en principe
CONFERENCE : L’accusation de blasphème n’a disparu : elle a changé de nature en opérant un retournement victimaire. Ce n’est plus Dieu ou ses prophètes qui sont prétendument offensés, mais les croyants eux-mêmes dans leur sensibilité.
Comprendre l’idéologie
ANALYSE : Face à l’islamisme, la question est de savoir si l'idéologie libérale qui a pu un moment être pensée comme celle de la fin des idéologies peut s’avérer aussi efficace qu’elle l’a été dans le passé pour triompher de ses ennemis.
Démocratie, tyrannie des minorités, paradoxes de la majorité
ANALYSE : Que veut-on dire quand on invite à «respecter les minorités» ? S’agit-il de respecter leurs intérêts particuliers, ou bien de respecter les droits inaliénables de tout être humain ? Et pour «protéger les minorités», faut-il aller jusqu’à la promotion de privilèges ?
Le libéralisme ou les libéralismes ?
ANALYSE - Le "libéralisme" est omniprésent dans le débat public, avec néanmoins une acception surtout économique. C'est oublier que le libéralisme, première des idéologies, est d'abord politique, avec des conceptions différentes de l'individu.
Le ni-ni, une option révolutionnaire ?
TRIBUNE - Favorable à la morale de responsabilité, la philosophe renverse la maxime de La Boétie : «Pour ne plus être libre, il suffit de ne plus rien attendre ni espérer et de laisser faire les autres».
Emmanuel Macron renonce-t-il à la philosophie?
BONNES FEUILLES - Nous publions des extraits du portrait d'Emmanuel Macron dans l'essai "Mythologie des présidentiables" qui paraît en version numérique aux éditions Pygmalion-Flammarion.
Election présidentielle : lettre à un candidat inconnu
LETTRE : Comment un président de la République peut-il être aujourd'hui un garant des institutions ? Au-delà des querelles partisanes, quel est son rôle vis-à-vis des autres pouvoirs et vis-à-vis du peuple qui l'élit, vis-à-vis des autres chefs d'Etat et de gouvernement, à commencer par ceux des autres pays européens ? Toutes ces questions se posent plus que jamais
Comment vaincre les passions tristes en politique ?
TRIBUNE - Une politique inspirée par Spinoza devrait d'abord combattre les passions tristes véhiculées par le national-populisme planétaire. Mais les partis sont pris dans un "narcissisme des petites différences" qui leur empêchent d'être clairvoyants, ce qu'illustrent les primaires du PS.
Le virtuel en politique
TRIBUNE : C'est bien nous, les électeurs, qui sommes enfermés volens nolens dans le loft. Au sein du grand cloud qui nous entoure, les données sont-elles en train de supplanter la mémoire ?
La loi contre le légalisme : quand le droit tue la politique
ANALYSE : Face au terrorisme, la question de l'Etat de droit attire l'attention des médias. Jacques Sapir critique une tendance légaliste qui consiste à confondre légalité et légitimité des normes juridiques.
Qu’est-ce que le populisme ?
ANALYSE - Le populisme est ainsi et indissociablement à la fois le mal (comme contraire du bien) de la démocratie et le mal comme symptôme que quelque chose ne va pas dans la démocratie.
Le « miroir des princes » : les primaires ne sont-elles qu’un duel narcissique ?
TRIBUNE - Les primaires ne sont-elles que l'illustration d'un narcissisme qui a définitivement triomphé en politique ? Les partis ne sont-ils plus que des palais des glaces ? Le mimétisme est-il le plus fort moteur de la lutte qui anime les différents duellistes ?
La violence du langage s’exerce sans plus se dissimuler
CONFERENCE : La chasse aux tabous se révèle nocive pour la liberté de penser. Elle produit des êtres craintifs, ennemis du risque. Une nouvelle génération « précautionneuse » souffrant de pudibonderie.
L’avenir du politiquement correct, c’est le populisme !
CONFERENCE : Le politiquement correct confond le réel et le bien, la vérité et la valeur, au bénéfice de ces derniers, mettait en garde le philosophe André Comte-Sponville à l'Institut Diderot.
Liaisons (politiques) dangereuses : Lettre de l’UE au Royaume-Uni
LETTRE : Près de trois mois après le Brexit, l'Union européenne écrit une lettre d'adieu au Royaume-Uni après la rupture du couple établi depuis 1973. Analyse du paradoxe amoureux des corps politiques.
Daech : le totalitarisme est d’abord un langage
ANALYSE : Daech obéit aux catégories d'un totalitarisme, notamment par l'analyse de son langage. Ce sont des théoriciens dont le projet est extrêmement élaboré, réfléchi, construit, « rationnel », programmatique et même « révolutionnaire ».
Note dépassionnée sur le « burkini »
TRIBUNE : Croire que le corps féminin cause, par essence, l’agressivité masculine constitue effectivement la négation de toute sociabilité.
Une nouvelle arme contre le terrorisme … l’action !
TRIBUNE : La plus grande arme des terroristes n'est-elle pas de nous paralyser ? De nous faire entrer dans une routine de la commémoration perpétuelle ? Pour atteindre la résilience, l'action est nécessaire.
2001-2016 : après Dostoïevski à Manhattan, Nietzsche à Nice
TRIBUNE : Lors de ses séjours à Nice, Nietzsche, penseur du ressentiment, découvrit Dostoïevski. Déjà en 2001, André Glucksmann notait la ressemblance entre les djihadistes et l'homme du souterrain de l'écrivain russe mu par le ressentiment.
La France, symbole de l’Europe
TRIBUNE : nous sommes fiers de nos révolutions, et pourtant. Au slogan "Liberté, Egalité, Fraternité" a succédé celui de "Complexité, privilèges, conflictualité".