CLASSIQUE : Dans son ouvrage phare, Guerres justes et injustes, le philosophe américain Michael Walzer décrit le chemin étroit d'une «morale pratique» dans la guerre, entre pacifisme angélique et réalisme cynique. Il y aborde notamment la question du terrorisme.
Face aux terrorismes, la philosophie
ANALYSE : Trois ans après les attentats du 13 novembre, l'auteur de "Qu'est-ce que le terrorisme" ? estime que "face aux terrorisme, les philosophes dissipent les fausses évidences, luttent contre le relativisme mortifère et incitent au sursaut contre la panique généralisée".
Michel Onfray : «Une civilisation est la cristallisation d’une spiritualité»
CONFERENCE : L'auteur de "Décadence" remonte aux origines, notamment agricoles, de la culture pour éclairer l'ère de la civilisation judéo-chrétienne, dont le libéralisme contemporain serait la suite logique.
Régis Debray : «Une culture est une civilisation qui démissionne»
CONFERENCE : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Res Publica, nous publions le débat tenu dans les locaux de ce think tank, le 22 mai 2017, entre Régis Debray et Michel Onfray sur le thème : "Civilisation, avec ou sans 's'". L'auteur de Civilisation estime que "le propre d’une civilisation est de faire des traits d’union".
Le bestiaire d’Hippolyte Taine : des insectes révoltés aux moutons candides
BILLET : En cet été, découvrez les réflexions animales d'Hippolyte Taine. Pour l'historien et philosophe du 19e siècle, penseur de la Révolution française, le peuple français ressemble à "une fourmilière d’insectes" en temps de troubles, mais à un sage troupeau de moutons en temps de paix.
Milbank & Pabst : «Le triomphe du libéralisme provoque la guerre de tous contre tous»
BONNES FEUILLES : Nous publions un extrait de «La politique de la vertu», dernier essai de John Milbank et Adrian Pabst traduit de l'anglais aux éditions Desclée de Brouwer. A la fois théologiens et politistes, ces deux critiques féroces de la «modernité» décryptent la «métacrise du libéralisme», dont les deux facettes (socioculturelle et économique), longtemps séparées entre gauche et droite, fusionnent aujourd’hui, provoquant une atomisation toujours plus grande de la société.
Pierre Rosanvallon : itinéraire singulier du Mai libertaire au Mai ouvrier
CONFERENCE : Pour clore le cinquantième anniversaire de Mai 68, iPhilo présente une retranscription du cours dispensé de 2016 à 2018 par Pierre Rosanvallon au Collège de France. Etudiant en Mai 68, il revient aujourd'hui sur ses lectures et aspirations d'alors, déroulant le cheminement intellectuel qui l'a fait passer du Mai libertaire tourné vers l'émancipation du quotidien, au Mai ouvrier, précurseur de la « deuxième gauche ».
CONFERENCE : Cette fin de mois printanier clôt l’anniversaire du cinquantenaire de Mai 68, l’occasion pour iPhilo de présenter le cours dispensé de 2016 à 2018 par Pierre Rosanvallon au Collège de France, intitulé «Les années 1968-2018 : une histoire intellectuelle et politique». Prenant pour point de départ les incertitudes actuelles nées d’un sentiment d’impuissance politique […]
Marcel Gauchet : le néolibéralisme face au risque de la liberté sans puissance
GRAND ENTRETIEN : C'est une révolution invisible, mais aux effets cataclysmiques. Dans ce "nouveau monde" néolibéral, où l'espace national a été supplanté par un espace global, ce qui nous reliait à l'hétéronomie religieuse des temps anciens a été liquidé. Mais l'autonomie n'est pas complète pour autant : il y a un hiatus car "la maîtrise effective du monde par ses acteurs est de moins en moins assurée".
Camus dans les pas de Dostoïevski : le nihilisme des idéologies généreuses
VIDEO : Nous vous proposons le vendredi des vidéos de philosophes glanées sur le web. Car si l’on connaît leurs noms, parfois leurs pensées, souvent nous manque-t-il leur voix. Retrouvez ainsi le ton et le souffle des philosophes dans leurs propres mots. Et pour continuer, ceux d'Albert Camus, qui parle de sa pièce "Les Possédés", adaptation théâtrale du roman de Dostoïevski.
Avec Judith Butler, la vulnérabilité comme ressource politique
ANALYSE : Judith Butler déploie une conception des rapports entre l’individu et la société qui fait de la prise en compte de la précarité une question incontournable pour le politique, explique Lucile Richard dans iPhilo. Mettant en évidence le fait que des choix collectifs expliquent la distribution différentielle de la précarité dans nos sociétés contemporaines, […]
Philippe Granarolo : « Nous sommes tombés dans le piège du terrorisme »
ENTRETIEN - Dans un essai publié cette année, "Le manifeste des esprits libres", le philosophe nietzschéen explique comment le danger djihadiste a façonné un monde qui n'est pas vraiment le nôtre. Ce monde où le religieux serait omniprésent serait la "victoire posthume d'Oussama Ben Laden".
Du respect érigé en principe
CONFERENCE : L’accusation de blasphème n’a disparu : elle a changé de nature en opérant un retournement victimaire. Ce n’est plus Dieu ou ses prophètes qui sont prétendument offensés, mais les croyants eux-mêmes dans leur sensibilité.
Comprendre l’idéologie
ANALYSE : Face à l’islamisme, la question est de savoir si l'idéologie libérale qui a pu un moment être pensée comme celle de la fin des idéologies peut s’avérer aussi efficace qu’elle l’a été dans le passé pour triompher de ses ennemis.
ANALYSE : Que veut-on dire quand on invite à «respecter les minorités» ? S’agit-il de respecter leurs intérêts particuliers, ou bien de respecter les droits inaliénables de tout être humain ? Et pour «protéger les minorités», faut-il aller jusqu’à la promotion de privilèges ?
Le libéralisme ou les libéralismes ?
ANALYSE - Le "libéralisme" est omniprésent dans le débat public, avec néanmoins une acception surtout économique. C'est oublier que le libéralisme, première des idéologies, est d'abord politique, avec des conceptions différentes de l'individu.
Le ni-ni, une option révolutionnaire ?
TRIBUNE - Favorable à la morale de responsabilité, la philosophe renverse la maxime de La Boétie : «Pour ne plus être libre, il suffit de ne plus rien attendre ni espérer et de laisser faire les autres».
Emmanuel Macron renonce-t-il à la philosophie?
BONNES FEUILLES - Nous publions des extraits du portrait d'Emmanuel Macron dans l'essai "Mythologie des présidentiables" qui paraît en version numérique aux éditions Pygmalion-Flammarion.
Election présidentielle : lettre à un candidat inconnu
LETTRE : Comment un président de la République peut-il être aujourd'hui un garant des institutions ? Au-delà des querelles partisanes, quel est son rôle vis-à-vis des autres pouvoirs et vis-à-vis du peuple qui l'élit, vis-à-vis des autres chefs d'Etat et de gouvernement, à commencer par ceux des autres pays européens ? Toutes ces questions se posent plus que jamais
Comment vaincre les passions tristes en politique ?
TRIBUNE - Une politique inspirée par Spinoza devrait d'abord combattre les passions tristes véhiculées par le national-populisme planétaire. Mais les partis sont pris dans un "narcissisme des petites différences" qui leur empêchent d'être clairvoyants, ce qu'illustrent les primaires du PS.
Le virtuel en politique
TRIBUNE : C'est bien nous, les électeurs, qui sommes enfermés volens nolens dans le loft. Au sein du grand cloud qui nous entoure, les données sont-elles en train de supplanter la mémoire ?
La loi contre le légalisme : quand le droit tue la politique
ANALYSE : Face au terrorisme, la question de l'Etat de droit attire l'attention des médias. Jacques Sapir critique une tendance légaliste qui consiste à confondre légalité et légitimité des normes juridiques.
Qu’est-ce que le populisme ?
ANALYSE - Le populisme est ainsi et indissociablement à la fois le mal (comme contraire du bien) de la démocratie et le mal comme symptôme que quelque chose ne va pas dans la démocratie.
Le « miroir des princes » : les primaires ne sont-elles qu’un duel narcissique ?
TRIBUNE - Les primaires ne sont-elles que l'illustration d'un narcissisme qui a définitivement triomphé en politique ? Les partis ne sont-ils plus que des palais des glaces ? Le mimétisme est-il le plus fort moteur de la lutte qui anime les différents duellistes ?
La violence du langage s’exerce sans plus se dissimuler
CONFERENCE : La chasse aux tabous se révèle nocive pour la liberté de penser. Elle produit des êtres craintifs, ennemis du risque. Une nouvelle génération « précautionneuse » souffrant de pudibonderie.
L’avenir du politiquement correct, c’est le populisme !
CONFERENCE : Le politiquement correct confond le réel et le bien, la vérité et la valeur, au bénéfice de ces derniers, mettait en garde le philosophe André Comte-Sponville à l'Institut Diderot.
Liaisons (politiques) dangereuses : Lettre de l’UE au Royaume-Uni
LETTRE : Près de trois mois après le Brexit, l'Union européenne écrit une lettre d'adieu au Royaume-Uni après la rupture du couple établi depuis 1973. Analyse du paradoxe amoureux des corps politiques.
Daech : le totalitarisme est d’abord un langage
ANALYSE : Daech obéit aux catégories d'un totalitarisme, notamment par l'analyse de son langage. Ce sont des théoriciens dont le projet est extrêmement élaboré, réfléchi, construit, « rationnel », programmatique et même « révolutionnaire ».
Note dépassionnée sur le « burkini »
TRIBUNE : Croire que le corps féminin cause, par essence, l’agressivité masculine constitue effectivement la négation de toute sociabilité.
Une nouvelle arme contre le terrorisme … l’action !
TRIBUNE : La plus grande arme des terroristes n'est-elle pas de nous paralyser ? De nous faire entrer dans une routine de la commémoration perpétuelle ? Pour atteindre la résilience, l'action est nécessaire.
2001-2016 : après Dostoïevski à Manhattan, Nietzsche à Nice
TRIBUNE : Lors de ses séjours à Nice, Nietzsche, penseur du ressentiment, découvrit Dostoïevski. Déjà en 2001, André Glucksmann notait la ressemblance entre les djihadistes et l'homme du souterrain de l'écrivain russe mu par le ressentiment.
La France, symbole de l’Europe
TRIBUNE : nous sommes fiers de nos révolutions, et pourtant. Au slogan "Liberté, Egalité, Fraternité" a succédé celui de "Complexité, privilèges, conflictualité".
Nuit Debout, réseaux sociaux : vers une politique du care
ANALYSE : Nuit Debout et les réseaux sociaux sont-ils les signes initiateurs d'une nouvelle politique fondée sur le soin et la sollicitude, dans une logique d'interdépendance et non plus d'indépendance des individus entre eux ?
Attentat à la pudeur … ou à la liberté ?
ANALYSE : N’est-il pas paradoxal – pour le moins – qu’un responsable religieux cherche à prévenir un supposé « attentat à la pudeur » en préconisant comme remède un attentat à la liberté contre les femmes ?
La Laïcité, défi du XXIe siècle
RECENSION : pour Catherine Kintzler, le dernier ouvrage de Gérard Delfau consacré à la laïcité et écrit avant les massacres de novembre 2015, permet de voir plus justement les défis à venir.
Les mots du Prince ou comment dire l’état d’urgence
ANALYSE : Machiavel écrit pour avoir des effets historiques constatables et immédiats dans un temps d'urgence où la République était en danger. Matière vivante, le Prince bouleverse ainsi les codes de la philosophie traditionnelle.
De la « Democrannie »
ANALYSE : nous ne sommes plus en démocratie, ou seulement sur la forme. Naît un régime hybride, la democrannie, qui mélange démocratie et tyrannie. Une tyrannie cachée, mais néanmoins bien réelle.
Expliquer est-ce (un peu) excuser ?
ANALYSE : en accusant les sciences sociales d’« excuser » à propos des attentats de Paris, le premier ministre aurait révélé sa profonde ignorance selon Bernard Lahire. Ce n’est pas si sûr !
Nos sociétés vont devoir retrouver le sens de la pression intégratrice
ANALYSE : Nos sociétés sont condamnées à résister à cette pression migratoire, il faut le dire et l’assumer, même si nous jugeons les effets de cette arrivée de population bénéfiques.
Centralité de la Souveraineté
BONNES FEUILLES : Nous vivons un moment souverainiste. Dans l’agora, le souverainisme fait débat. C’est une question qui dérange, et à juste titre. Car la souveraineté est ce spectre qui hante notre monde ; elle est ce qui fait clivage.
Et maintenant, où en sommes-nous de la guerre ?
TRIBUNE : alors que le Président de la République a déclaré la guerre au terrorisme, quel bilan tirer, contre quels ennemis ? De quelle forme de guerre parlons-nous ?
La déchéance de nationalité : un meurtre symbolique
TRIBUNE : Le barbare, c’est celui qui croit en la barbarie. La formule de Claude Lévi-Strauss signifie que la notion de « barbarie » qualifie une représentation du monde conduisant à dénier à l’Autre, c’est-à-dire à celui qui n’appartient pas à ma tribu, son appartenance à l’espèce humaine.