Descartes et la question animale : du modèle mécaniste du corps-machine au mouvement des passions

18 décembre 2022 | Thibaut Gress

ANALYSE : Il est généralement établi que Descartes réduisait le vivant à une belle machine et refusait aux animaux toute forme de sensation et de spiritualité. Une célèbre anecdote va en ce sens : l’écrivain et scientifique Fontenelle aurait rendu visite à Malebranche, dont la philosophie s'inspire très largement de celle de Desacrtes, et une chienne serait venue caresser celui-ci. Malebranche lui aurait répondu avec un grand coup de pied qui aurait fait crier l’animal de douleur, ce qui aurait attristé Fontenelle. Malebranche lui aurait répondu : "Hey, quoi ! ne savez-vous pas bien que cela ne sent point ?". C'est sur cette question de "l'animal machine" que Thibaut Gress nous propose de revenir ici, afin de corriger certaines erreurs d'interprétation des dires de René Descartes. (2nde partie)

Descartes et la question animale : pourquoi tant d’erreurs ?

11 décembre 2022 | Thibaut Gress

ANALYSE : Il est généralement établi que Descartes réduisait le vivant à une belle machine et refusait toute forme de sensation et de spiritualité aux animaux. Une célèbre anecdote va en ce sens : L’écrivain et scientifique Fontenelle aurait rendu visite à Malebranche, dont la philosophie s'insprire très largement de celle de Desacrtes, et une chienne serait venue caresser celui-ci. Malebranche lui aurait répondu avec un grand coup de pied qui aurait fait crier l’animal de douleur, ce qui aurait attristé Fontenelle. Malebranche lui aurait répondu : "Hey, quoi ! ne savez-vous pas bien que cela ne sent point ?". C'est sur cette question de "l'animal machine" que Thibaut Gress nous propose de revenir ici, afin de corriger certaines erreurs d'interprétation des dires de René Descartes. (1ère partie)

En Ukraine, l’inaudible réalisme

5 décembre 2022 | Alexis Feertchak

ANALYSE : "Si vis pacem para bellum", dit le dicton latin. Tout semble donner raison à ceux qui mettaient en garde contre la menace russe. En face, les "réalistes", qui plaidaient pour un rapprochement avec la Russie, semblent être aujourd'hui du mauvais côté de l'histoire. Il ne s’agissait pourtant pas de valider les choix du Kremlin, mais de faire assaut de prudence car, à trop préparer la guerre, celle-ci éclate nécessairement, par un terrible jeu de miroirs qui fait que chacun voit luire dans le regard de l’autre l’éclat guerrier redouté.

Vive la République des Lettres !

2 décembre 2022 | Catherine Kintzler

ANALYSE : Alors que la référence à l’entreprise envahit la pensée politique et lui impose son lexique – on parle de gouvernance, de rentabilité, et même de productivité et de compétitivité comme si le but d’une association politique était de fabriquer des produits pour les mettre sur un marché -, il n’est pas mauvais de […]

Lorsque Fouché nous dévoile les ressorts de la police impériale

18 novembre 2022 | Thomas Flichy de La Neuville

ANALYSE : Fouine tapie dans le nid de l’aigle, le terrible ministre de l’Intérieur, connu pour sa violence autant que pour être le créateur de la police moderne, nous dévoile dans ses mémoires, en toute transparence, la fin qu’il poursuit : s’assurer du monopole du pouvoir souterrain, raconte le géopolitologue Thomas Flichy de La Neuville. Docteur […]

Plus loin que l’actualité : philosopher jour après jour

6 novembre 2022 | Denis Moreau

LES BONNES FEUILLES : Nous publions avec plaisir un extrait du nouvel essai 'Plus loin que l'actualité : philosopher jour après jour' (éd. Desclée de Brouwer, 2022) de Denis Moreau. Le professeur à l'Université de Nantes se fait pour l'occasion philosophe des événements quotidiens, mais établit en même temps les critères d'une telle pratique qui puisse demeurer rigoureuse, histoire d'éviter de se transformer en «perroquet philosopiste».

Le peuple contre les nations : le rêve impérial de Poutine

27 octobre 2022 | Michel Juffe

ANALYSE : Nous sommes tous les jours surpris par les nouvelles initiatives de Vladimir Poutine et de son armée. D’autant plus qu’elles semblent incohérentes. Pourtant son dessein ne varie pas : «rendre» à l’Ukraine son destin de composant inséparable du peuple russe. La prétention des Ukrainiens à former et demeurer une nation fait d’eux, pour les Russes, des banderistes ultranationalistes. Le philosophe et l'historien analyse cette opposition entre peuple (qui «justifie» l’invasion et la destruction) et nation (qui unit les Ukrainiens au-delà de leur convictions politiques et religieuses).

«La réalité» : découvrez le programme 2022-2023 de la Société Nantaise de Philosophie

12 octobre 2022 | iPhilo

Nous souhaitions mettre en lumière les conférences de la SNP, auxquelles participent plusieurs contributeurs d'iPhilo, dont notre rédacteur en chef Sylvain Portier et son président, le professeur André Stanguennec. Elles sont ouvertes à tous, données, de 20h30 à 22h30, à la Médiathèque de Nantes. Elles sont suivies d’un échange avec le conférencier et portent cette année sur le thème de la réalité.

Pourquoi Houellebecq mérite un prochain Nobel

9 octobre 2022 | Katia Kanban

TRIBUNE : Narrer les souffrances et la grande solitude de l’homme moderne est toute l’affaire de l'écrivain qui reprend le mot d’ordre de Balzac : «être le secrétaire» de son époque, être son pur greffier, prendre en note l’hommerie telle qu’elle est. Mais pas sans idéal, analyse la professeur agrégée de philosophie qui salue - ce qui pourra étonner - le féminisme de Houellebecq.

L’Armée et les armes nucléaires

30 septembre 2022 | Michel Juffe

LES BONNES FEUILLES : Le livre de Michel Juffé et Vincent Simon veut déméler les fils d’une longue histoire qu’on ne peut réduire à une invasion des bons Ukrainiens par les mauvais Russes. L’Ukraine a longtemps cherché une alliance avec son grand frère, qui ne lui a offert, de Pierre le Grand à Vladimir Poutine, qu’un statut de vassal. La question de la dévolution des armes nucléaires est l’emblème majeur de cette discordance, qui devient paroxystique, au détriment des habitants de l‘Ukraine. En conclusion les auteurs, qui évitent tout pronostic, plaident pour une indépendance accomplie par le biais d’une citoyenneté à la fois supranationale et post-impériale.

Vivre ou mourir, tout est là ?

18 septembre 2022 | Stephane Braconnier

TRIBUNE : Le débat sur l’euthanasie ressurgit. Dans son rapport, le Comité Consultatif National d’Éthique contredit l’opinion publique qui y est favorable et aménage seulement la pénalisation de l’euthanasie. Aucun lien n’est établi entre l’euthanasie et le suicide, comme si la vie était belle, quand sa fin le serait moins. C'est sur ce sujet d'actualité que Stéphane Braconnier éclaire ici, à la fois socialement, politiquement et philosophiquement.

Peut-on accepter la mort de bonne foi ?

10 septembre 2022 | Jean-Francois Crepel

ANALYSE : Le propre de l'Homme est d'être pleinement conscient qu'il est voué à mourir. Mais jusqu'à quel point est-il possible et souhaitable de l'admettre ? C'est cette question existentielle que Jean-François Crépel a posé à son ami Sylvain Portier pour son Challenge philo (Challenge 110, disponible sur YouTube), et à laquelle il a ici lui-même tenté d'apporter un éclairagle.

Machiavel et Sartre : Un autre regard sur l’existentialisme

5 juillet 2022 | Jean Zaganiaris

ANALYSE : Cet article vise à mettre en perspective les idées de Machiavel et de Sartre afin de repenser politiquement l’idée de liberté au sein des pratiques du sujet. En effet, selon Jean Zaganiaris, la façon dont l’auteur du Prince définit les gouvernants, dont l’objectif est de conquérir et garder le pouvoir, donne un nouvel éclairage aux propos sartriens sur la condamnation à être libre.

L’I.V.G. : Droit naturel ou enjeu démocratique ?

1 juillet 2022 | Stephane Braconnier

TRIBUNE : La misère pose cruellement la question de l’avortement, et c’est de ce sujet d’actualité que Stéphane Braconnier aimerait débattre. Récemment, la Cour Suprême des États-Unis vient en effet d’en restituer la légalisation aux différents États américains qui vont se départager sur la question en fonction de l’imprégnation religieuse de leur territoire. Globalement, l’Europe s’élève contre cette décision, alors même qu’elle n’a jamais garanti l’I.V.G. à sa population et que personne ne considère l’avortement comme le triomphe d’un individualisme antisocial.

Nietzsche et Pascal

17 juin 2022 | Bernard Grasset

LES BONNES FEUILLES : Nietzsche et Pascal : tous deux traitent souvent des mêmes sujets, tous deux ont parfois des intuitions similaires, tous deux sont, en même temps que des philosophes, des écrivains. En même temps, un abîme les sépare le plus souvent quant à la réponse qu’ils apportent aux questions essentielles qui se posent à notre humanité. Plutôt que de lire Pascal à travers Nietzsche, ce qui est la tentation la plus fréquente, Bernard Grasset a essayé de lire Nietzsche à travers Pascal, en s’appuyant toujours, de la manière la plus rigoureuse possible, sur les textes eux-mêmes qui ont constitué la base objective de la réflexion Nous vous en proposons ici d'intéressants extraits.

«Je chanterai Gaïa» : la nouvelle vague écologiste

11 juin 2022 | L. Hansen-Löve

BONNES FEUILLES : Nous publions avec plaisir un extrait de 'Planète en ébullition' (éd. Ecosociété, 2022), le nouvel essai de notre chroniqueuse, qui revient notamment dans ce chapitre sur la différence, mais aussi la porosité entre écologue et écologiste. Le mythe de Gaïa repris par les écologistes aujourd'hui n'est-il justement qu'un mythe ? Ou ne dit-il pas quelque chose de plus scientifique et philosophique sur notre rapport au vivant ?

Nos modèles sont-ils des héros ?

30 avril 2022 | B. Massoubre - C. Massoubre - F. Giraud - C. Boulliat

ANALYSE : Tous les quatre soignants et passionnés de philosophie, les docteurs Bernard Massoubre et François Giraud, ainsi que les professeurs Catherine Massoubre et Caroline Boulliat ont choisi de réaliser un passage en revue philosophique des hommes en bleu, en blanc, en rouge et en kaki. De plus en plus individualiste, notre société a cloué au pilori les comportements altruistes, l’ouverture aux autres. Pourtant, les héros n’ont pas disparu au contraire, les réseaux sociaux ont amplifié leur glorification, remarquent-ils.

Général François Lecointre : la «spécificité» du soldat est-elle de tuer ou d’être tué ?

18 avril 2022 | Francois Lecointre

AUDITION - Alors que la guerre fait rage au cœur de l'Europe et que le sang coule en Ukraine, la figure du militaire revient sur le devant de la scène, et notamment le rapport si proche qu'il entretient avec la mort. De quel nature est ce lien qui donne au soldat un pouvoir exorbitant en même temps qu'il l'expose à la plus grande vulnérabilité ? Le 7 juillet 2021, le chef d'état-major des Armées, faisait ses adieux aux députés de la Commission Défense. Nous en publions la retranscription.

Jacques Chirac, une singulière incarnation du peuple français

8 avril 2022 | Sylvain Portier

ANALYSE : Du 17 mai 1995 au 16 mai 2007, Jacques Chirac incarna le peuple français d'une manière qui, par-delà les polémiques politiciennes, s'avère être philosophiquement intéressante. C'est pourquoi, à quelques semaine d'une nouvelle élection présidentielle, Sylvain Portier nous propose une courte phénoménologie de Chirac, qui incite à réflexion.

Et pour vous ce sera : un narratif ou une story ?

3 avril 2022 | Michel Juffe

TRIBUNE : «Story» et «narratif» sont deux exemples de la novlangue politico-médiatique. Ils symbolisent un appauvrissement, celui des histoires et des récits, raconte notre chroniqueur, qui a convoqué pour l'occasion Aristote et Charles Sanders Peirce.

Du pouvoir d’achat à la qualité de vie

27 mars 2022 | Michel Juffe

ANALYSE : En 50 ans, la consommation par personne a triplé. Le problème est qu’aujourd’hui, personne n’accepte de ne pas disposer d’une multitude de biens et de services qui auraient paru être un luxe à une époque antérieure. Or, un «pouvoir d’achat» plus élevé est parfaitement compatible avec une «qualité de vie» médiocre ou indigente. Et de cela il n’est presque pas question dans les discours des candidats à l’élection présidentielle d’avril 2022.

Ah ! Les mauvaises langues

20 mars 2022 | Stephane Braconnier

TRIBUNE : En cette Journée de la Francophonie, Stéphane Braconnier veut montrer qu'il existe une corrélation profonde entre l’intégrité d’une nation et son unité politico-linguistique. Sans intelligence commune dont la langue s’avère le vecteur, un pays s’achemine lentement mais sûrement vers sa désagrégation et devient la proie de ses voisins à l’unité plus affermie. En ce sens, la disparité des idiomes en son sein n'engendre-t-elle pas des inégalités de traitement et une atteinte à la cohésion nationale ? Quant au régionalisme et au communautarisme, ne favorisent-ils pas une telle déliquescence ?

Montaigne, Kant et mon chien

9 mars 2022 | Audrey Jougla

BONNES FEUILLES : Nous proposons ici la lecture de quelques extraits de Montaigne, Kant et mon chien, récemment paru aux Éd. Delachaux et Niestlé, dans lequel Audrey Jougla offre un regard inédit sur notre relation à l’animal et tire de son expérience un véritable petit traité de philosophie canine. En mêlant le vécu à l’analyse philosophique, elle parcourt avec émotion, tendresse et humour toutes les valeurs que sa chienne lui a transmises, au gré des années.

Vladimir Poutine, le «fou de Moscou»

1 mars 2022 | L. Hansen-Löve

BILLET : «Le pouvoir corrompt inévitablement le libre usage de la raison», disait Kant. Peut-on appliquer ce jugement à Vladimir Poutine qui a décidé d'envahir l'Ukraine. La philosophe Laurence Hansen-Löve s'interroge : est-il fou, ou est-il devenu fou ?

Entre malentendu, hypocrisie et angoisse : déclarer l’amour ?

14 février 2022 | Jean-Francois Crepel

ANALYSE : L’angoisse de la déclaration d’amour est inhérente à l’acte d’aimer lui-même en tant qu’il porte en lui le tremblement de l’inquiétude. Osons même affirmer que cette angoisse peut être une marque d’authenticité du sentiment amoureux car même le plus libertin a connu ou connaîtra, ne fusse qu’une seule fois, le tremblement de l’inquiétude devant l’acte de se déclarer à son bien-aimé. Bonne Saint Valentin !

Descartes : sa santé, sa médecine

2 février 2022 | Jean-Claude Fondras

ANALYSE : Descartes n’a pas pu donner une forme cohérente à ses pensées relatives à la santé et à la médecine, laissant un ensemble composite traduisant les limites du programme qu’il s’était fixé : «trouver une médecine qui soit fondée en démonstrations infaillibles», raconte le médecin et philosophe. N’est-on pas, fondamentalement, devant les limites inhérentes à toute rationalité médicale ?

Pourquoi la gentillesse est-elle si mal perçue ?

28 janvier 2022 | Sylvain Portier

CHALLENGE PHILO : Une fois par mois, iPhilo donne un petit coup de projecteur au "Challenge philo" de Sylvain Portier, qui tente de répondre philosophiquement, de façon accessible et en moins de 5 minutes, aux questions d'anonymes et de célébrités.

Une intelligence artificielle peut-elle juger ?

16 janvier 2022 | Eric Delassus

ANALYSE : Le progrès technologique est si vertigineux que l’on peut sérieusement imaginer aujourd’hui une justice rendue non par des hommes mais par des algorithmes capables d’ingérer une somme d’informations qu’aucun juge, même le plus savant en jurisprudence, ne serait en mesure de maîtriser. Néanmoins, même si elle était omnisciente, une machine ne serait pas pour autant capable d'appliquer une justice singulière.

Se faire vacciner ou non : un droit, un devoir, une responsabilité ?

9 janvier 2022 | L. Hansen-Löve

BILLET : Les propos d'Emmanuel Macron qui veut «emmerder» les Français non vaccinés n'en finit pas de choquer. D'aucuns estiment qu'il a seulement eu tort sur la forme, mais qu'il a raison sur le fond, quand d'autres considèrent que cette sentence révèle une dérive liberticide plus substantielle. Qu'en penser ? La philosophe Laurence Hansen-Löve a convoqué Emmanuel Kant, Vladimir Jankélévitch et Jean-Paul Sartre.

Comment agir collectivement en faveur de la démocratie ?

26 décembre 2021 | Xenophon Tenezakis

ANALYSE : Comment agir collectivement en faveur de la démocratie sans pour autant reproduire, dans cette action même, les formes de domination auxquelles on s’oppose, et ce tout en maintenant l’effectivité de cette action ? Une discussion entre Sartre, Lefort et Castoriadis a eu lieu autour d’un problème parallèle dans les années 1950, et fournit les linéaments d’une réponse, sinon d’une solution.

Le progrès : des paradis artificiels à l’enfer pavé de bonnes intentions

19 décembre 2021 | Stephane Braconnier

ANALYSE : La technique sert à l'homme d’échasses pour toiser les autres espèces animales et ses propres congénères au mode de vie primitif, mais les techniques rudimentaires que ceux-ci utilisent assurent leur survie quand les nôtres préparent notre apocalypse. Outillé à l’excès, l’homme surnuméraire s’extermine à en faire le moins possible.

Au-delà du Covid : fracture profonde

9 décembre 2021 | Thierry Formet

ANALYSE : Nous avons choisi de donner la parole à un philosophe qui s'assume comme réfractaire face au discours dominant entourant la pandémie de Covid-19. Opposé aux mesures sanitaires qui dessinent les contours d'un état d'exception, il défend l'idée que le premier droit de l’homme est bien la liberté, audacieuse et risquée, insécurisante et peu sûre.

De la difficulté géopolitique d’aimer son prochain comme soi-même

29 novembre 2021 | Alexis Feertchak

TRIBUNE : Kant écrivait en 1795 dans son «Projet de paix perpétuelle» que «la violation du droit en un seul lieu de la terre est partout ressentie». La réalité est pourtant fort éloignée d'un sentiment moral qui rejoindrait l'universalité de la raison, note notre rédacteur en chef, qui constate que la géopolitique se fonde encore et toujours sur une règle simple : qu'on le veuille ou non, on aime sa famille davantage que ses compatriotes et ses compatriotes davantage que les étrangers.

Quel avenir pour le XXIe siècle ?

22 novembre 2021 | Jean-Marie Guehenno

BONNES FEUILLES : Nous avons le plaisir de publier quelques extraits du dernier essai de Jean-Marie Guéhenno. Brillant ouvrage que «Le Premier XXIème siècle. De la globalisation à l'émiettement du monde» (éd. Flammarion) dans lequel le diplomate décrit avec finesse (et philosophie !) le risque de confrontation, mais aussi et peut-être surtout de convergence de l’Occident avec la Chine.

Connaissez-vous le «Challenge philo» ?

20 novembre 2021 | iPhilo

VIDEO : Nous souhaitions donner un coup de projecteur à une initiative de notre co-rédacteur en chef Sylvain Portier, qui propose, depuis quelques mois, de relever chaque semaine un «Challenge philo».

Gnose et écologie : ce que l’Antiquité a encore à nous dire

11 novembre 2021 | Alban Alloix

TRIBUNE : Alors que la COP 26 s'achève cette semaine, le doctorant Alban Alloix nous invite à redécouvrir le courant philosophique de la Gnose, apparu au premier siècle de notre ère. Les Gnostiques imaginaient que le monde avait été fondé par les Eons, faux dieux qui avaient volé à Dieu son projet archétypal d'un monde parfait. Sauf que ces derniers n'ont pu qu'en produire une pâle copie formée d'un monde et d'êtres inachevés. Conscients mais non résignés, les Gnostiques étaient-ils les premiers écologistes ?

Schopenhauer : absurdité de vivre et neurasthénie métaphysique

3 novembre 2021 | Sylvain Portier

ANALYSE : La plupart des philosophes développent une morale ou une conception du bonheur qui donne un sens à notre existence. Ils nous expliquent pourquoi nous existons – pourquoi au double sens du mot : pour quelle raison et dans quel but. Schopenhauer fait sur ce point figure d’exception, puisqu’il affirme qu’il ne faut pas «attendre de lui des raisons de vivre». Aurons-nous le courage de nous confronter à sa métaphysique et à ce que représente, pour nous, le simple fait de vivre ?

Karl Popper est-il vraiment rationaliste ?

19 octobre 2021 | Anne-Berangere Poirey

ANALYSE : Quels sont les fondamentaux de son épistémologie ? Quel est notamment son rapport à la croyance ? Qu'entendre par sa notion de connaissance objective ? Le recul qu'il défend vis-à-vis de la croyance, caractéristique de l’attitude scientifique, présuppose pour Popper une base morale, un choix irrationnel mais néanmoins raisonnable qu'il nomme une «foi en la raison», analyse Anne-Bérengère Poirey. Or cette foi, loin de ruiner le rationalisme, apparaît au contraire comme la condition même de sa possibilité.

Tout à sa solitude, le philosophe peut-il parler de la vie sociale ?

7 octobre 2021 | Jean-Francois Crepel

ANALYSE : Y a-t-il un intérêt à philosopher sur la vie sociale ? Le goût pour la solitude dont se prévaut souvent le penseur, ne discrédite-t-il pas ses appréciations, souvent sévères, sur les formes de la vie en société ? Jean-François Crépel entend montrer ici qu'il convient de revisiter la vulgate rousseauiste du philosophe solitaire, à la fois pour rendre justice au penseur de l'état de nature et pour rappeler qu'être philosophe, c'est non seulement être instruit des sciences de la culture, mais aussi savoir réveiller la conscience de notre nature humaine commune, si souvent étouffée par les passions sociales.

Zemmour, un petit émule d’Hitler ?

2 octobre 2021 | Michel Juffe

TRIBUNE : Alors que le chroniqueur de droite et pas-encore-mais-presque-candidat est donné à 15% dans les sondages, à quelques points seulement d'un hypothétique second tour, le philosophe Michel Juffé analyse les accusations de racisme portées contre Eric Zemmour, qui attire régulièrement les points «Godwin». Mais son opposition à l'islam et sa conception d'une France homogène ne sont pas vraiment similaires à la pensée national-socialiste, selon notre chroniqueur.

Le pass sanitaire, nouvelle étape dans l’affaiblissement de l’état de droit

25 septembre 2021 | Stephane Braconnier

ANALYSE : La sûreté constitue certes un droit naturel et imprescriptible de l’homme de valeur constitutionnelle puisqu’elle est consacrée par l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Sa reconnaissance nous préserve des abus de l’État, mais elle ne saurait perdurer sans l’état de droit qui la met en œuvre. Or, depuis plus d’une vingtaine d’années, cet état de droit se délite au gré des peurs qu’on nous suggère, estime Stéphane Braconnier, qui voit dans le pass sanitaire un nouveau signe, majeur, de cette regrettable dynamique historique.

Dumézil, les Centaures et le problème du non-Ordre

13 septembre 2021 | Andre Stanguennec

ÉTUDE : On connaît souvent de Georges Dumézil les trois fonctions de l'ordre social, magico-religieuse et juridique ; guerrière ; productive. À sa suite, certains auteurs ont pu imaginer une quatrième fonction paradoxale, celle du non-ordre, qu'interroge justement le métaphysicien André Stanguennec dans ce texte. Partant de l'étude réalisée par Dumézil lui-même sur la figure mythologique des Centaures, le professeur émérite de l'université de Nantes réalise une grande fresque philosophique - au sens propre, puisqu'il l'agrémente de ses propres dessins - pour finir par se demander si l'époque contemporaine ne se caractérise pas par trois fonctions de non-ordre que seraient la terrorisme politico-religieux (djihadisme), le totalitarisme guerrier-militaire (nazisme) et le libéralisme producteur-consommateur (néo-libéralisme «sauvage»), chacune répondant par son objet aux trois fonctions d'ordre de Dumézil.